Cette anthologie est d’abord une manière d’interroger, aujourd’hui, le paysage et ses infinies variations – celles du regard singulier grâce auquel chacun construit son paysage, au fil du temps ; celles qu’il subit sous l’effet des transformations liées à l’action de l’homme, ou des éléments. Paysage précaire, donc, mouvant, qui se constitue pourtant dans l’arrêt qu’il impose : une pause est nécessaire pour admirer, décrire, peindre, cadrer ce qui est là sous les yeux. Chaque texte, ici, écrit un rapport au monde, tente d’en percevoir un rythme, d’en traduire une leçon, d’en soulever un questionnement. Il y a bien un enjeu qui fait du paysage autre chose qu’un thème décoratif. Notre « terre habitable » (François Cheng), c’est la chute d’Iguazú (Michel Collot) et la ville (Michèle Dujardin, Denis Heudré, Fred Griot) autant que le poème comme espace (Fabienne Courtade) ou les noms qui le désignent (Patrick Beurard-Valdoye). C’est toujours un départ vers l’inconnu (Michel Butor, Kenneth White), un angle de vue (Antoine Emaz) qui, parfois, remet en cause avec ironie (Paol Keineg). Les peintres, qui nous ont appris à voir le paysage, sont présents dans cet ouvrage et c’est somme toute d’une logique irréductible.
Encore un mot : c’est un livre — électronique : à lire sur ordinateur, sur liseuse, sur tablette. Chaque poète est présenté par des liens qui renvoient à l’extérieur du livre vers un autre espace de connaissance de l’auteur (sites internet, blogs, vidéos en ligne, radio, revues... : il vaut mieux alors lire sur un outil de lecture connecté au Web). Vous pourrez alors profiter pleinement de ce qui se présente comme la première anthologie de poésie sur ce support. Cet ouvrage est publié par publie.net, dont le travail de qualité est une fois de plus à souligner. Nous remercions vivement Le Printemps des poètes, particulièrement Jean-Pierre Siméon et Emmanuelle Leroyer, qui est notre partenaire pour cette anthologie. Nous tenons aussi à ne pas oublier dans nos remerciements les éditeurs des ouvrages dont sont extraits les poèmes.
Que cette anthologie soit comme l’atelier dont nous parle Anne de Staël :
« toujours le monde
en formation »
François Rannou
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