J’ai découvert Christian Ruby en lisant en 2002 Les résistances à l’art contemporain publié aux éditions Labor. Explorant les enjeux de l’art à partir de la question du spectateur, Christian Ruby explique déjà que le rapport à l’œuvre contemporaine est une confrontation corporelle, une polémique sociale et un exercice esthétique.
Triple exigence donc : immanence du regardeur, enjeu politique et « exercice » à comprendre comme pratique philosophique, engageant, par ailleurs, les deux précédents aspects. C’est ce mouvement général qui caractérise la pensée de ce philosophe qui ne cesse de penser notre contemporain, notre devenir contemporain, notre rapport aux œuvres d’art... et donc notre rapport au monde (Voir Devenir contemporain ? La couleur du temps au prisme de l’art, paru aux éditions du Félin en 2007). S’il relit Schiller, c’est pour penser notre rapport à la culture et à l’esthétique d’aujourd’hui (voir ses Nouvelles lettres sur l’éducation esthétique de l’homme publiées à La Lettre volée en 2007, ainsi que son Apostille). S’il s’intéresse aux questions du public et du spectateur, ce n’est pas seulement pour en montrer le fonctionnement, c’est également pour souligner les déplacements d’enjeux et rappeler le cœur politique et social de toute pensée du spectateur, de toute proposition d’éducation esthétique (Voir L’âge du public et du spectateur, Essai sur les dispositions esthétiques et politiques du public moderne paru à La Lettre volée en 2006).
Bref, à rebours de la généralisation des pratiques culturelles actuelles qui chiffrent leur efficacité, Christian Ruby propose une pensée critique. Pour publie.net, Christian Ruby vient fait état de son chantier de travail du moment, l’état de sa recherche, les pistes ouvertes, les perspectives à venir. Ses « Notes sur le travail du spectateur et le sur spectateur au travail de soi » s’articulent à l’ensemble de sa réflexion qui propose de penser le rapport du spectateur aux arts en affirmant la nécessité d’une distance critique et d’une conscience politique et sociale.
On attend également avec impatience son prochain livre L’interruption, Jacques Rancière et la politique à paraître début 2009 aux éditions de La Fabrique.
Christian Ruby, docteur en philosophie, enseignant (Paris). Derniers ouvrages publiés : Devenir contemporain ? La couleur du temps au prisme de l’art, Paris, Editions Le Félin, 2007 ; L’âge du public et du spectateur, Essai sur les dispositions esthétiques et politiques du public moderne, Bruxelles, La Lettre volée, 2006 ; Schiller ou l’esthétique culturelle. Apostille aux Nouvelles lettres sur l’éducation esthétique de l’homme, Bruxelles, La Lettre volée, 2006 ; Nouvelles Lettres sur l’éducation esthétique de l’homme, Bruxelles, La Lettre volée, 2005.
Avis
Il n’y a pas encore d’avis.