C’est le récit du voyage de Lautréamont en Uruguay, en 1867, un an avant la publication du premier des Chants de Maldoror. Mais de ce voyage, on ne retient qu’une partie obscure, un segment inconnu : le trajet aller en bateau de Bordeaux à Buenos Aires.
Alors c’est à l’imagination de reconstituer le temps du voyage, la succession des jours, des îles et des ports. Et le vocabulaire du récit retraverse les représentations du vieil océan, les cartes et les atlas, les termes de marine.
L’idée alors de la mer, quand c’est ce qui nous sépare de l’origine aussi bien que du devenir.
On revient ainsi en amont des Chants, à la violence de leur inchoation, et l’on pose à rebours des bribes de poèmes sur la nuit d’une individualité, arrachant des paroles à l’ombre silencieuse.
Isidoro, c’est un ton, une couleur. Un sentiment de vague, de saumâtre. Du vert océan mêlé à du rouge sang. Et la langue du récit qui avale cela avec une grimace.
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