Le réel contemporain, celui des hyper-métropoles, est foisonnant et complexe. Pourtant, c’est lui qui recèle les traces du destin de la communauté, ce que nous inscrivons, dans le présent, de notre éventuel devenir. Le réel ne cache rien : la misère, les conforts, le doute comme la crasse ou le rire, et les fenêtres.
Pour peu que ce réel soit en mouvement, gens qui montent, descendent, agissent, parlent, et eux-mêmes emportés avec la ville, géométries, noms, immeubles, défilant sur les vitres, alors c’est une arme pour le retourner, ce réel invisible, comme un gant. C’est l’acte de violence de l’écrivain. Il nomme, il se saisit de la vibration du visible et en fait langue. Alors nous sortons renforcés, même si la détresse du réel est la même. […]
Ce qui est fascinant, c’est comment la littérature, à condition de se charger de l’expérience poétique, du dessin de la phrase, peut aborder ces cinétiques, ces géométries, cet anonymat, et la répétition des jours – aller-retour professionnel de Paris à la bibliothèque d’une ville nouvelle, mais pas besoin d’en parler, ce n’est pas évoqué dans le texte, et c’est écrit longtemps après qu’on ne le fait plus, ce trajet...
FB
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