C’est par le refrain de Charles Trenet, Douce France, que Katia Bouchoueva nous fait entrer dans ce nouveau recueil. Depuis ce leitmotiv elle esquisse un panorama très situé, dans un territoire tantôt urbain, tantôt campagnard où se croise une foule éclectique : des personnes, des voix, des êtres protecteurs aux noms d’animaux, des lieux arpentés comme des corps accueillants, des strophes aux accents de contes. Mais cette douceur, qui est pour l’auteure attachée à la France, montre aussi son revers tyrannique par petites touches sur ces tranches de vie. Ainsi, le vers très libre et vivant de Katia Bouchoueva nous emmène par bonds, par sauts, en visite, dessinant les contours de son espace de jeu avec la langue et brodant sur la chanson sa propre ritournelle.
Les anges asexués et ceux qui ont un sexe
et ceux qui en ont deux – traversent, traversent
les plaines des ventres, les grottes et les tétons.
Tout y est bon, disent-ils, tout y est bon :
immeubles des années 60, colonnes Morris,
ronds-points, sorties d’autoroutes,
lacs et montagnes.Et tes yeux comme des petites olives –
noires mais adoucies –
ta machine ad–mi–ni–stra–ti–ve douce aussi.
Extraits du recueil à découvrir en vidéo :
et en audio :
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