Jacques Serena, c’est plus qu’une voix, et c’est peut-être cela qui dérange le plus : un territoire fait irruption dans la littérature.
Celui des fonds de ville, des piaules en étage. Chômage et boulots précaires, hébergements de hasard, et l’intensité de la relation quand on sait, avant même qu’elle se tisse, qu’elle sera forcément provisoire et instable.
La démarche de Serena, ce n’est pas faire exister littérairement un monde qui, sinon, n’apparaîtrait pas dans la mémoire écrite. Cela, ce n’est pas la tâche de la littérature. C’est de rester dans les fondamentaux du récit, produire du temps, organiser (au sens étymologique) la parole. La représentation de l’espace, les masques et les corps qui surgissent, dépendent d’abord de cette relation qui se tisse, qui mêle du temps et de la parole.
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