Le roman d’épouvante, c’est comme le film d’horreur : on sait ce que c’est. On le sait vaguement d’avance : ce sont des figures obligées, poursuites, traquenards, effets spéciaux. C’est ce qui se joue ici, dans le jeu que Jean-François Paillard inaugure avec l’ensemble des cordes de l’épouvante. La peur à la multiplication immobile de l’ordinaire, s’en servir. La poursuite hallucinée dans la ville, s’en servir. Un roman d’épouvante, c’est un rythme, c’est le monde ordinaire perçu soudain selon la traque, c’est la macération et l’accumulation des paroles qu’on n’a pas dites, c’est une interrogation toute simple sur ce pour de vrai / pour de faux : sérieusement, si on devait définir la plus effrayante menace qui nous serait possiblement infligée, est-ce que ce ne serait pas celle de naître en ce monde-là ? Et que notre pauvre humaine condition, puisque justement nous y sommes, c’est qu’il se multiplie dans la totalité de notre champ visuel même quand on cherche à le fuir ?
Un roman d'épouvante | Jean-François Paillard
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| Auteur | Jean-François Paillard |
|---|---|
| Éditeur | publie.net |
| ISBN numérique | 978-2-8145-0274-1 |
| Date de parution | 20120205 |
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