Publie.net a la chance d’accueillir dans la collection L’Inadvertance un texte d’Hélène Sanguinetti dont le travail nous importe depuis longtemps. Ses deux premiers livres (De la main gauche, exploratrice, en 1999, et D’ici, de ce berceau, en 2003) lors de leur publication dans la collection Poésie/Flammarion, ont tout de suite installé un ton, une volonté de composer des poèmes comme un récit à suivre dont les lignes maîtresses apparaissent en creux. Notre monde est là, avec ses violences et ses manques, à quoi ne jamais se résigner. C’est avec toujours une grande précision dans le regard qu’elle a poursuivi son travail avec la parution du Héros en 2008 (toujours chez Flammarion). L’espace qu’elle déploie permet de saisir ensemble des morceaux de réalité qui s’interpénètrent à distance grâce à une opération de récolement qui inventorie et fait advenir : voix, dialogues, définitions, incipits, bouts de récit, poèmes, italiques... Toi, tu ne vieillis plus, tu regardes la montagne, se présente presque comme un journal dont les jours disent la traversée de la dimension d’éternité que l’instant du poème perçoit, à l’aigu. Le San Pedrone, en Corse, cette montagne donne prétexte cézannien à une méditation qui fait rentrer dans l’actualité du regard les abeilles de Virgile, les dieux du paysage, la surface du temps et son ombre... et ce sont autant de haïkus faits sur l’arête des mots !
La prise de son est de François de Bortoli.
Hélène Sanguinetti est née à Marseille en 1951, elle vit et travaille en Arles. Elle a publié aux éditions Flammarion et aux éditions de l’Amandier la quasi totalité de son œuvre.
Avis
Il n’y a pas encore d’avis.