Nous vivons des temps troubles : le travail a changé, l'organisation des hommes aussi, et ce à quoi on les emploie. Les frictions, c'est avec ce qui ne change pas, l'ordre, la hiérarchie, l'argent.
Voici le quatrième texte que nous proposons de Joachim Séné. Comme dans La Crise ou dans Roman, il y a démontage, et démontage violent. Ici, ces espaces neufs du travail informatique où tout le monde cohabite, où les tâches participent de notre plus haute modernité.
Alors le vocabulaire devient masque. C'est d'abord à la langue qu'on s'attaque. Les signes, les familiarités, l'anglais, la sanctification des mots fétiches comme l'entreprise. Et puis, de l'autre côté, les Assedic, les portes fermées, le monde des actifs susceptible de se fermer à jamais sur sa langue si fragile, tant elle cache peu.
Pour moi, pas d'hésitation : c'est notre façon, à nous littéraire, de faire de la politique. C'est mener la langue là où ça tremble, même dans les zones brillantes, mais les zones justement les plus névralgiques dans la reconduction ou la domination du monde.
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