Phasmes : ces insectes qui vivent cachés, fusionnent avec l'environnement, se font branche sur une branche, feuille aux milieu des autres, au point de passer totalement inaperçus, et ce sont les mouvements qu'ils font qui les dévoilent.
Les Phasmes de Stephanie Benson sont noirs, noirceur polar. Et quand elle les observe, les camouflages tombent, soudain inefficaces.
L'environnement de Phasmes, c'est la jungle des villes, avec ses commissariats, ses chambres d'hôtels borgnes, ses villas luxueuses, ses bars enfumés, ses bureaux à dorures respectables, ses rues bruyantes et ses portes dérobées donnant sur une arrière-cour discrète. On y croise des proies, des prédateurs, des serviles, des lâches, des puissants et des fous qui parfois deviennent incontrôlables. Ils s'activent tous sous couvertures : ce sont les Phasmes.
Une autre façon, un regard dur, qui passe de l'Europe à Montréal pour démonter les dessous de la prostitution, où la question rejoint celle même de la condition des femmes.
Stephanie Benson prouve avec Phasmes que le noir est une couleur qui déborde. La question est : jusqu'à quel point ?
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