Odessa, début du XXe siècle. Et à quels exils cette ville n'a pas fourni...
Dans la préparation de ce livre numérique, voici ce que je retrouve dans les e-mails de Seb Doubinsky : "Mon grand-père a traversé l'Europe à pied à 21 ans - il a été arrêté en Bulgarie et torturé comme espion "bolchevique" (un comble), s'est enfui avec l'aide des anarchistes Bulgares, a été poursuivi par des loups en Hongrie, et est arrivé à Paris en 23... C'est d'ailleurs là qu'il a rencontré Makhno et celui qui est devenu son meilleur ami, Voline, dont il a fait publier La révolution inconnue..."
Alors bien sûr Nikolaï Bakhmaltov est un personnage de fiction. Mais il est probablement l'intercesseur pour que l'auteur remonte à cette mémoire faite d'exil, bien sûr, dans les ombres violentes de la politique et de la révolution, mais aussi de l'art. Nikolaï Bakhmaltov est peintre, on croisera dans le livre Picasso et les Surréalistes dans ce Paris où la nuit parle si souvent russe. Mais d'autres chemins d'exils mèneront aussi à San Francisco...
C'est le plaisir intact à cette fresque, dont la première version avait été publiée par Actes Sud en 1994. Tout le grand plaisir du roman, quand il brasse ces vies qui empruntent à leur époque l'excès qui les perd, mais pour lequel peut-être on donnerait tant nous-même.
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