Des Trente-neuf marches d'Alfred Hitchcock aux manifestations organisées par le FLN en 1961 et violemment réprimées par la police française, il n'y a qu'un pas. C'est dans l'interstice de ce pas que la voix des fantômes coloniaux qui nous habitent et qui nous traversent encore aujourd'hui dans le présent s'exprime.
De récit en récit, de digression en digression, s'affranchissant des canons des genres ou des temporalités, Philippe Maurel tisse l'Histoire à rebours : Napoléon III, Haussmann et Philippe Auguste côtoient Courbet, Claude Monet et Albrecht Dürer. La ville se construit et se détruit sous nos yeux, la langue des confidences et des déclamations fait revivre dans l'encre et dans le sang des tournants de nos passés récents.
Dédale urbain de bâtiments et d'asphalte, Histoires de fantômes coloniaux n'en prend pas moins ses racines dans la terre : celle des colonies d'hier dont l'effigie orne encore les bas-reliefs du Palais de la Porte Doré construit à l'occasion de l'exposition coloniale internationale de 1931. Voilà notre décor. Une écriture de la ville et du temps, une parole forte à travers quoi la mémoire porte, résonne, frémit encore.
GV
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