Voici l'arrivée de Vincent Tholomé, et de ses steppes, chez publie.
De grandes vignettes poétiques, un travail en cours, qui trouvera sans doute peu à peu un fil narratif.
Vincent Tholomé revendique ce texte comme un montage, avec son côté retravaillé, pas du tout "naturel". Une façon de concevoir le "réalisme" : pas le "vrai" mais quelque chose qui fait "vrai" tout en sonnant carton-pâte...
Livre en cours donc, dans l'état d'avancement. Monde in progress. Mais quel monde serait achevé ? C'est le principe même du vivant : rien d'éternité et rien d'achevable. Une exploration qui se déroule sous nos yeux. En même temps que se constitue le livre, se constitue le monde. Le monde de steppes.
"La grande HISTOIRE SECRÈTE DES PRAIRIES DU NORD-EST ASIATIQUE ? Ça ne serait que ça, dans le fond. Un concert de voix. Tuant le temps en parlant. Tuant le temps avant de disparaître. D'aller voir ailleurs ce qui se passerait. Dans un autre temps. Un autre espace. "
La steppe donc. Longues lignes. Terre d'herbes.
L'armée de paille de Kouropatkine, hantant "une Sibérie de carton-pâte".
Les camarades d'affection, de rudesse et de plein air
"La putain de toundra et son putain de permafrost. "
Et les noms : "Dalandzadagad. C'est nom que donne lui. Boosniikhon. À là. C'est anciennement Molan. Si bien que tout le monde oublie Molan. Et Sansar. Et Altantsetseg. Et Narantsetseg. Et tout le monde parle. Maintenant. De Dalandzadagad. De Boosniikhon. Bazarragchaa et Tsetsegmaa."
C'est une cosmogonie de la nature. Et l'on se rappelle alors Brautigan, ou Kessel dans ses "Les cavaliers" et le grand jeu du bouzkachi.
Petit mot sur le texte par l'auteur :
maintenant je me plonge dans l'idiome, je suis à la trace les souffles et la syntaxe des autres, je plaque sur leurs mots mon propre souffle, ma syntaxe singulière, ce qui en sort sont des espèces de visions, de textes improbables, toute une série d'affaires concernant une bande, un troupeau de bad boys et leurs nanas, c'est comme un hommage caché, une façon de renvoyer l'ascenseur à tout ce qui, jusqu'ici, m'a nourri, alimenté, une façon de faire surgir mes propres histoires depuis les mots des autres, ce faisant j'écris comme un ancien très ancien, un vieux sorcier, avant, dans l'ancien, pour rendre compte de ses propres visions, un vieux sorcier chevauchait littéralement les mythes, les mots de sa tribu, dans le fond, HISTOIRE SECRÈTE DES PRAIRIES DU NORD-EST ASIATIQUE n'est que ça, une première façon de montrer, d'exposer ces visions littéralement venues d'ailleurs, plus tard, j'espère qu'il y aura STEPPE, et d'autres choses encore, toute une série d'affaires qui se préparent, on pourrait résumer tout cela, ce travail-là, d'une formule simple et claquante, on pourrait résumer ça par être là, dans l'idiome, oui, DANS L'IDIOME me convient parfaitement pour l'instant, j'adopte
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