L’atelier d’écriture doit être le lieu par excellence du flottement dans la langue. Là où justement les noeuds se desserrent. Le lieu de libération de ce qui travaille en nous et que nous ignorons. Là aussi, pas tant pour mettre au jour quelque trauma enfoui que pour découvrir notre lexique personnel sans lequel il ne peut y avoir d’écriture réelle. Lieu de flottement sans cesse suscité pour renforcer notre intelligence intuitive. L’atelier d’écriture : pratique intensive de l’intelligence intuitive.
Le livre de Philippe Berthaut sur sa pratique des ateliers d’écriture, La Chaufferie de la langue, est un des moins normatifs qui soient. Parcours,dispositifs, mais toujours pour construire cet accueil de l’écart, du non raisonné, où on entend sonner l’irréductible de la langue.
Ce long journal de travail, ces 72 pages qui doivent représenter quelques 300 fragments sur l’écriture, pourrait être comme l’application à soi-même de ce passage de son introduction àChaufferie. Sauf qu’on ne s’applique pas cela volontairement. Le retour de l’atelier d’écriture sur celui qui l’anime, c’est plutôt qu’à un moment donné on prend place soi-même sur le plongeoir qu’on a bâti pour les autres, et qu’on s’y lance.
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