Ce n’est que le début. Ce n’est que le soleil.
Balbutiement, bégaiement du début... et comment peu à peu ça se met en branle, comment la parole démarre, et comment peu à peu la langue s’échauffe, tourne, roule, déroule... comme langage parlé, les pensées discursives échouent, se suivent, se font, se défont, tel les vagues, dans le silence de tête... comment
Cette tentative, cette entame « juste pour voir c’est pour comprendre comment ça marche la vie »... Génèse ?
Cette avancée, progressive, ce glissement « ce n’est que par rapport à par rapport à par rapport aux mots ce n’est que ça le soleil ce n’est que ça la chaleur l’amour la vie ce n’est que ça »... ce glissement de la parole balbutiante à ce qui la "chauffe", la réchauffe, à ce qu’elle porte de tendresse, à ce que la tendresse porte en elle de mots
« les bras de l’autre »
Et puis soudain, au détour, dans l’avancée, « il y a un moment où on peut atteindre les choses », et l’on y entend Tarkos (in Processe - éd. Ulysse fin de siècle)
Poème qui nous a nous aussi profondément marqué, car il y a dans cette parole qui capte, qui sent, qui éprouve, ce moment où l’on atteint, touche. Où l’on voit.
Ce n’est que le début a été édité une première fois pas par Inventaire/Invention.
Emmanuel Adely (son site) est né en 1962. Il a publié, notamment, Les Cintres (Minuit, 1993), Dix-sept Fragments de désir (Fata Morgana, 1999), Agar-agar (Stock, 1999), Jeanne, Jeanne, Jeanne (Stock, 2000), Fanfare (Stock, 2002), Mad about the boy (Joëlle Losfeld, 2003), Mon amour (Joëlle Losfeld, 2005), j’achète et édition limitée (Inventaire/Invention, 2007), Genèse (Seuil, 2008), Cinq suites pour violence sexuelle et Sommes (Argol, 2008).
bio/biblio complète sur son site.
Ecoutez aussi Adely, dans cet entretien vidéo. Il nous parle de son écriture, de Duras, de Thomas Bernhard, de ponctuation... ça s’écoute facile, profond.
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