Tout le travail d'invention romanesque de Denis Montebello, opiniâtre et multiple, pour qui suit ses livres chez Fayard ou Le Temps qu'il fait, est basé sur une exploration du monde par ses noms.
Mais, pour descendre dans les noms et y voyager, comme Jules Verne le fait sous la terre, Denis Montebello est armé : d'étymologies, de connaissance des autres langues et parlers oraux ou dialectes, ou ces langues qu'on dit morte – le latin inépuisable –, et il est armé tout simplement d'humanité. Les visages, les gestes, l'écoute et l'attention de qui, justement, pour rejoindre le nom, accueille la constellation des paroles.
Ceci, c'est dans chaque livre de Montebello. Mais, dans "Calatayud", c'est comme s'il se l'appliquait à lui-même. Entrer dans un versant sinon inaccessible de l'autobiographie. Partir là-bas, dans la ville de Calatayud, si c'est un nom qui vous importe.
Alors, en lisant le monde à travers ses noms, c'est soi-même qu'on trouve, un soi-monde qui nous parle à nous tous.
Denis Montebello est né dans les Vosges, il vit et travaille à la Rochelle – avec "Calatayud", est-ce que ce n'est pas proposer à lire ce qu'en chacun de nous-mêmes nous portons d'étranger, d'une ville qui serait liée à nous-mêmes par le nom ?
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