Smyrne, grande ville d’Asie Mineure, cosmopolite et enchanteresse, disparue en 1922 dans un gigantesque incendie, revit tout entière dans ce roman atypique, à la fois traditionnel et moderniste, devenu un classique en Grèce. Cosmas Polìtis y déroule ses histoires avec une virtuosité de conteur oriental, entremêlant lyrisme, ironie et merveilleux, accumulant les trouvailles dont voici la plus belle sans doute : tout au long du roman, le nom de la Ville n’est jamais prononcé – alors que lieux et personnages sont minutieusement nommés. Comme si ce nom était trop présent pour qu’il soit besoin de le dire ; comme s’il était trop douloureux, ou trop sacré. Qu’on la remarque ou non, cette absence du nom installe peu à peu un vide étrange sous les mots, contribuant à l’envoûtement lent que le livre peu à peu suscite.
Traduction de Michel Volkovitch.
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