Lettre d'info d'avril 2022 21 avril 2022 – Publié dans : La lettre d'info – Mots-clés : ,

 

Pascal Gibourg
Notes silencieuses :
réflexion sur le langage et le silence qui lui est propre

 

Chères toutes et tous,

Nous avons toutes les bonnes raisons de nous taire. Déjà, nous revoilà dans l'entre-deux tours comme si revenus dans le temps : ça parle donc déjà beaucoup autour de nous (et sans doute en). Ensuite, le silence est d'or là où la lecture se fait. Enfin, les Notes silencieuses de Pascal Gibourg sont désormais disponibles.

L'ouvrage est sous-titré, réflexion sur le langage et le silence qui lui est propre et il se propose à vous sous la forme de fragments d'une pensée en chemin. Pour prolonger cette réflexion, nous l'avons accompagnée de La littérature en instance, qui fait partie de nos classiques d'essais contemporains et qui, jusqu'à présent, n'avait connu qu'un destin numérique. Le voici imprimé à présent, au sein du même volume.

Dans ces textes, dans cette réflexion qui se forme et qui se forge à mesure que le livre avance, en silence donc, Foucault côtoie Moresco, Agamben Dillard, Deleuze Vesaas, et Duras n'est pas loin. De va-et-vient en va-et-vient, la pensée allant de la philosophie à la littérature comme on dit de création, Pascal Gibourg se fraye une voie dans la pensée contemporaine, dont il sonde les rivages en recherchant la source : le silence, nécessairement.



La littérature ne serait rien si elle n’avait ce pouvoir d’exploration de terres inconnues, de terres vierges où tout parait gelé et demeure dans l’attente d’un mot qui redonnera vie à des formes endormies.

Notes silencieuses est un essai qui se partage entre analyse et écriture. Ici le silence est envisagé comme une modalité du langage. Sur ce paradoxe apparent repose l’énigme de la pensée, de la parole et de la création littéraire.

Pascal Gibourg explore cette énigme, mettant au jour trois formes de silence : éthique, esthétique et spirituel. Chacun d’eux est en prise avec une exigence de traduction, au sens large du terme, traduction d’une langue vers une autre aussi bien que passage du silence vers l’expression.

Au fil de quarante stations se révèlent peu à peu les différents thèmes du livre, allant de l’altérité à la mélancolie. De quoi permettre à cet essai sensible et intime de mêler librement références philosophiques (Foucault, Agamben, Deleuze) et références littéraires (Moresco, Dillard, Vesaas).

Le tout suivi de La littérature en instance, dont il n’existait jusque-là qu’une version numérique. Trois textes consacrés à l’expérience littéraire où l’on croise notamment le nom de Marguerite Duras.

Un extrait

La première forme de silence est l’écoute. Base de toute prise de parole, qui rappelle ce que celle-ci doit au silence. Et cependant, la première chose que l’on remarque lorsqu’on tend l’oreille, c’est que le silence n’existe pas. Tout un monde extérieur se met alors à bruire, quand ce n’est pas le monde du dedans : battement du cœur, du sang. On n’en déduira pas que le silence est organique, qu’il est la pulsation fondamentale du langage, mais si l’on considère que c’est à la faveur d’une interruption de la parole que le silence se manifeste le mieux, force est de constater que la relation parole/silence participe de cette pulsation première pour ne pas dire primaire à la base de l’expression : souffle, cri, sons, phonèmes, mots, phrases.

Nos nouveautés 2022









En juin, cap sur le métavers de la Colonie !

Revivez la lecture musicale Je ne me souviens plus à la Maison de la poésie

 

Lecture de Philippe De Jonckheere accompagné par Gilles Coronado à la guitare électrique.

Revue de presse

Un humour débordant et constant !

Anthropocène lu par Paludes (Radio Campus Lille)

Un inventaire drôle et paradoxale de l'oubli.

Je ne me souviens plus lu par la librairie Millepages à Vincennes

La mise en page du texte, les intercalaires illustrées comme des cartons du cinéma muet, animent cette chronique de film très personnelle, érudite et attachante.

La Nuit de Rachel Cooper lu par les Notes

«La Fin du livre» est une anthologie qui compile d’anciens récits d’anticipation prophétisant la mort prochaine du support imprimé. Elle n’est pas (encore) advenue, mais ces vieilles manières de se faire peur résonnent étrangement aujourd’hui.

Philippe Simon, Le Temps

Les genres littéraires représentés sont divers, de la pochade fantaisiste (Allais) à la nouvelle anarchiste (Souêtre) en passant par la pièce revancharde (Bailly) et la chanson révolutionnaire (Pottier).

Demain la Commune ! par Jean Stouff

La poésie du réel de Grisel montre son efficacité pour concentrer le temps, l’espace, pour donner une vision panoramique. La concision y ouvre à l’ampleur.

Vincent Wahl, Poezibao

Sous le signe du réchauffement climatique et de l’avidité capitaliste presque intacte, une impressionnante épopée poétique de la convergence des luttes.

Climats, épopée lu par Nuit et jour

Agenda

  •  Le 23 avril, à partir de 21h, au ZANZI-BAR à Sète : lectures musicales à trois voix et deux musiciens de Juliette Cortese, Juliette Massat et Nnuccia Nnuccia, accompagnées par Denis Pesche (saxophones) et Olivier Ripoll (piano, percussions).
  • Le dimanche 22 mai entre 11h30 et 13h, à l'auditorium du Musée Fabre à Montpellier, lecture par Juliette Cortese d'extraits de son roman Lent séisme, dans le cadre de la présentation littéraire « Auteurs, autrices en lecture » organisée par Occitanie Livre & Lecture et l’association Autour des auteurs.
  • Du 8 au 12 juin place Saint-Sulpice : le retour du retour du Marché de la poésie.