[NOUVEAUTÉ] Dérouler le fil de Marguerite Audoux : Sources croisées & morceaux choisis 27 octobre 2021 – Publié dans : Notre actualité – Mots-clés : CJeanney, classiques, Marguerite Audoux
Un an après Dans le sillage de Louise Ackermann, nous récidivons. Ou plutôt : CJeanney récidive. Partir en plongée dans le parcours d'une autrice oubliée par l'histoire littéraire, recomposer son œuvre autant que sa vie comme on le ferait suivant le fil d'une rétrospective ou d'une exposition dans un musée, c'est l'objet de ce nouveau livre, cette fois consacré à la figure de Marguerite Audoux. Il est question d'en dérouler le fil, justement.
De son enfance, esquissée dans son roman phare, Marie-Claire, à son succès inattendu (prix Fémina), puis à sa postérité qui la dépasse (création du magazine Marie-Claire un peu après sa mort), Dérouler le fil de Marguerite Audoux vous invitera à en redécouvrir la trajectoire. Celle d'une femme que rien ne prédestinait à la littérature. Comme un vêtement qu'on rapièce, qu'on recoud, qu'on recompose à partir d'autres étoffes et matières, le livre conçu par CJeanney est un patchwork de différentes sources (les romans et nouvelles de Marguerite Audoux, en premier lieu, mais aussi des extraits de lettres ou d'articles d'auteurs l'ayant côtoyée, comme Gide, Larbaud ou Alain-Fournier, entre autres), qui invite à la recomposition d'une écrivaine que le temps a laissée de côté. L'occasion de la remettre au centre.
Marguerite Audoux naît Marguerite-Marie Donquichote.
Sa mère, Joséphine Audoux, journalière, meurt de la tuberculose lorsque Marguerite n’a que trois ans. C’est en 1890 que Marguerite prendra le nom de sa mère.
Son père, Armand Donquichote, charpentier, est un enfant trouvé, ce qui explique son patronyme hors du commun – en feuilletant les registres du XIXe siècle de certaines archives départementales, on peut constater que les employés d’état civil chargés de nommer les enfants trouvés utilisaient, selon l’humeur du jour, des noms de lieux, lieux-dits, hameaux, villages, villes (Sedan, Vouziers, Nogent, etc.), des noms tirés du calendrier (prénoms de Saints, ou de fêtes religieuses, Bienvenu, Mardigras, etc.), des noms à connotation météorologique (Beautemps, Pluvieux, etc.), des noms communs, d’objets, d’animaux, de métiers (Moulin,Lièvre, Cuisinier, etc.) et, lorsque l’imagination leur faisait défaut, ils s’adonnaient à de mauvaises plaisanteries (deux enfants trouvés devant être baptisés l’un à la suite de l’autre, on nomma le premier Tambour et le second Major).
Pendant l’été, elles allaient jusqu’à Robinson, mais c’était loin, et le train qui devait les ramener ne leur laissait qu’une heure de répit. Aussi elles ne perdaient pas une minute, elles couraient d’une traite de la gare à la salle de bal. Et là, sans s’occuper des garçons en quête de danseuses, elles s’enlaçaient et dansaient avec l’angoisse constante de manquer le train du retour.
Orpheline pauvre, bergère en Sologne, couturière à Paris, rien ne prédispose Marguerite Audoux à écrire. « Vous êtes le plus grand écrivain féminin d’aujourd’hui » estime une figure très respectée, critique d’art, auteur et journaliste, dans une lettre qu’il lui adresse.
Elle est une sorte d’anicroche, une anomalie. Aujourd’hui encore, on la range facilement du côté des écrivains régionalistes – on ne dit pourtant pas du Grand Meaulnes d’Alain-Fournier, qu’elle a pratiquement inspiré et qui se situe dans le Cher, que c’est un roman régional.
Elle obtient contre toute attente le Prix Fémina Vie Heureuse en 1910.
Tirons sur le fil et déroulons-le : à partir de cette consécration qui lui accorda un peu de célébrité, remontons vers son enfance et son adolescence, puis suivons-la à Paris dans son atelier de couture, avant qu’elle n’entre en écriture, ceci jusqu’à la fin de sa vie.
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312 pages
ISBN papier 978-2-37177-620-3
ISBN numérique 978-2-37177-264-9
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