[REVUE DE PRESSE] La littérature inquiète, un essai passionnant (L'Espadon) 17 juin 2021 – Publié dans : La revue de presse
Merci à L'Espadon pour cette chronique que vous pouvez retrouver ici-même.
Pour qui lit, écrit et s'intéresse à l'acte de mettre en mots et en pensées des impressions, du vécu, une nécessité, une pulsion, l'essai de Benoît Vincent est souvent passionnant. Ils sont même plutôt rares ces livres qui s'intéressent aux livres, c'est-à-dire aux textes, à ce qu'ils disent d'une époque, d'un monde, d'un état, et à ceux qui les font. Un postulat, donc, la littérature inquiète, vue et analysée dans les écritures de Nicole Caligaris, Guillaume Vissac, Pierre Senges, Antoine Volodine Blanchot et bien d'autres... Royaume de l'incertitude, du silence, de la violence, de l'ambivalence, la littérature semble ici une façon " de ne pas céder à la tension de l'image". "Les mots sont alors le secours de celui qui réfute l'obscénité du déjà-vu". Cet essai à ceci d'enthousiasmant qu'il n'est pas nécessaire de connaître par coeur l'oeuvre des auteurs cités, Benoît Vincent sait nous faire entrer dans leurs mystères, leurs questions et in fine leurs matérialités.
L'idiot, parce qu'idiot, pose ces questions. Il dit avec ses mots, voilà. Il parle dans sa langue, voilà. Il est idiot, il emploi l'idiome, voilà. Toute la littérature est idiote.
Qui est l'écrivain ? Ce n'est pas • quelqu'un qui tient un blogue — ou pas seulement. De nombreuses personnes écrivent sur blogue, comme les amateurs cités plus haut noircissent pages d'écriture —loin de moi l'idée d'être méprisant — mais ça ne suffit pas, paraît-il, à "faire oeuvre" — ils ne sont pas des écrivains.
Essai donc passionnant que je relis souvent et qui encourage à la réflexion, sème des idées ici ou là pour comprendre, ou du moins cerner, l'inquiétude qui mène à lire écrire et sa traduction narrative.