Que se souhaiter pour cette nouvelle année qui commence ? S'il y a bien un moment dans notre histoire récente où il est facile de se souhaiter quoi que ce soit, c'est bien maintenant. Alors soyons en phase avec le moment. Faisons simple. Souhaitons-nous de ne pas être des termites. De ne pas vivre en vase clos dans nos termitières scellées de l'intérieur. De ne pas reproduire sans fin les rouages de la vie professionnelle réglée sans jamais s'en extraire ou s'en extirper. De ne pas en être réduits à des corps sacrifiés dans une routine infernale visant à servir non pas le bien commun mais la sauvegarde d'un système. Un système enterré, frénétique, et qui va dans le mur. Une termitière humaine / une termitière du livre, dont les fondations sont tellement solidement arrimées aux sous-sols qu'il faudrait les faire sauter à la dynamite pour les faire bouger, imaginons un peu. Ou pas. Ne reproduisons pas 2020, donc, dans la mesure du possible, et en supposant que nous ayons des possibilités d'action en la matière. Nombreux sont celles et ceux qui appellent de leurs vœux une année normale ; surtout pas ! Souhaitons-nous une année légère, douce, belle, drôle aussi (mais drôle dans le bon sens du terme, pour changer). Bref, une année résolument anormale au regard des précédentes, et de celles précédant les précédentes, et de celles encore avant. Une année où on serait bien ensemble, voilà une action à notre portée.
Car des possibilités d'être ensemble (bien que, pour l'heure, ne l'étant pas), il y en a. On peut se plonger dans le passé des souvenirs et des idoles (J'ai été Robert Smith, enfin pas moi mais Daniel Bourrion), on peut se laisser aller à épouser la lose attitude des noceurs pré-covidiens avec Sébastien Doubinsky et ses amoureux tripants lancés dans la Comédie urbaine comme des chiens dans un jeu de quilles. On peut s'en remettre à la terre, comme Sébastien Ménard, qui en tire une forme de poésie germinée et un regard sur la vie, tout comme on peut s'en remettre à la traversée de ces terres : je pense là aux Polaroïds amoureux, poèmes carrés et sensibles de Romain Fustier (février). On peut sortir de chez soi et marcher jusqu'à épuiser toutes les frontières possibles (en nous, en dehors de nous) avec Ahmed Slama, qui fait de la littérature une question d'emmigration. On peut se réchauffer auprès de l'amitié des voix, et des illustres écrivains ayant accompagné sur le chemin de l'écriture Jacques Ancet tout au long de son parcours poétique. On peut commémorer les 150 ans de la Commune de Paris en se plongeant dès mars dans le tumulte des uchronies et anticipations l'ayant prolongée, voire réinventée. On peut lever les lents séismes en soi pour faire des villes de nos passés la matière même de la fiction présente (et suivre ainsi le mouvement de Juliette Cortese partie goûter le goût du temps du roman). On peut faire des luttes contre le réchauffement climatique et le récit de ses mécaniques une épopée visant à affronter les mondes dévoreurs d'aujourd'hui et les crises destructrices d'hier et de demain, le tout dans la chaleur d'une poésie toute tissée de son jazz (rééditions de Climats de Laurent Grisel, accompagné de son adaptation en disque accompagné de Fred Wallich et Philippe Salicetti). On peut rêver au bonheur universel et à des systèmes plus justes avec Edward Bellamy dans la première édition complète et intégrale de son Égalité. Enfin, on peut se plonger dans le noir de La vie des termites pour en apprendre plus sur nous-mêmes (et avec ce retour à la terre la boucle est bouclée, semble-t-il).
Bien sûr, tout cela, on pourra le faire en un geste, en un clic, via l'abonnement numérique pour l'ensemble du catalogue. Ou le faire et le refaire plusieurs fois dans l'année en lisant ces livres au coup par coup, au gré de leurs parutions (papier, numérique, l'un, l'autre, les deux, vice versa). Le premier coup de poker de l'année étant donc La comédie urbaine de Sébastien Doubinsky qui, parce que la vie est bien faite, paraît aujourd'hui même.
Meilleurs vœux à toutes et à tous, que cette année vous soit belle et lumineuse, loin des ténèbres de la termitière que fut pour bon nombre d'entre nous 2020,
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(La Croix)
Les coulisses de la maison d'édition
Revue de presse
Dans le sillage de Louise Ackermann
Ni une biographie ni une anthologie, mais une véritable enquête à partir des documents de l’époque : extraits de journaux, témoignages, lettres de l’autrice qui révèlent son caractère, extraits de ses livres. De quoi dessiner trait à trait un portrait passionnant.
Un essai qui vous remue, vous inquiète au sens qu’il continue à créer des échos et surtout ce processus d’indistinction, d’amalgame, entre lire et écrire dont Benoît Vincent poursuit les symptômes d’une prose alerte, enjouée tant les concepts qu’il pose, les hypothèses qu’il propose touche à la matérialité même de la langue.
[Un] alliage dynamique (et dynamite) de plasticité sociale, de virtualité incontrôlable et de consistance à la fois active en sous-main et élusive à qui veut mettre le doigt dessus qui donne une force vraiment unique à ce récit.
Yves Citton
Ce livre magnétique, mélange de genre (s) est une référence, un outil pour demain.