Carnet de bord 2019, semaine 20 20 mai 2019 – Publié dans : Carnet de bord – Mots-clés : , , , , , , , ,

publie.net, le feuilleton, à retrouver chaque semaine, par GV.

lundi

Pour une raison qui m'échappe, je ne parviens pas à trouver où que ce soit (sans doute est-ce moi qui cherche là où il ne faut pas chercher, et qui par conséquent trouve ce qu'il n'espérait pas trouver) l'heure d'ouverture de la Comédie du livre le matin. Enfin jusqu'à ce que Philippe Castelneau vienne à ma rescousse, et en réalité les heures qu'il m'indique sont celles que j'avais pressenties en remplissant l'agenda de la semaine, signe sans doute que je n'avais pas viscéralement besoin de toute cette agitation mentale et que je pouvais me fier à mon intuition profonde (et c'est une leçon de vie quelque part). Conciliabules avec Louise pour préparer ma venue et l'installation du stand. Ça se précise. J'écris aussi, mais pour un tout autre sujet, et à un autre destinataire, que s'il fait moche ces temps-ci c'est que je fais la danse de la pluie. Le reste est une histoire de colis et de stocks : vérifier que le stock Sauramps, qui n'est pas arrivé, arrive, alors via Hachette on regarde, le colis est annoncé livré, c'est donc qu'il l'est virtuellement, on transmet des copies de bons de livraison émargé, voilà, le colis est retrouvé, tout est bon, mais a-t-on reçu le stock pour les SP de L'empire savant ? Non, pas encore. Demain peut-être, ce serait bien, histoire de pouvoir envoyer le tout avant de partir, et un autre stock encore, celui du Marché de la poésie cette fois, prévoir moins que les autres années pour avoir plus d'espace, faire une commande à notre imprimeur pour les stocks qui nous manquent, anticiper sur les ventes de Montpellier pour déduire ce qu'il nous faudra encore ensuite (ou bien attendre de voir avec quoi on revient pour une seconde commande début de semaine prochaine, ça paraît plus sage), puis des stocks virtuels aux stocks réels aux stocks virtuels à nouveau, il faut entrer dans l'application connectée au terminal de paiement chut-chut-pas-de-marque les livres qui ne sont pas encore fichés dans le téléphone (c'est-à-dire grosso modo l'auteur, le titre, le prix et la TVA) pour pouvoir les vendre et, patatra, ce qui devait arriver arriva, j'ai switché les deux évènements, Comédie du livre et Marché de la poésie, et j'entre des livres que je n'aurai pas avec moi ce week-end, en soi ce n'est pas grave et c'est toujours ça de fait qui ne sera plus à faire pour le marché ensuite, mais ça témoigne bien du niveau d'emberlificotage de mes synapses à la veille de ces deux évènements, mais pendant ce temps, chut, le terminal est en train de charger et je me dis : aurais-je assez de batterie pour tenir toute une journée trois jours de suite ? Pour le terminal, oui. Pour le téléphone, qui nécessite le bluetooth activé, c'est moins sûr. Bon, on verra, et puis on nous annonce sans doute des prises, mais on ne s'engage pas sur la longueur des tables, qui devraient quand même faire 1m80, c'est tout un bins comme on peut voir. Mais de toute façon avant un salon rien ne va, et je me dis que les choses seraient plus simples si je vendais du toner par téléphone à des gens qui ne veulent pas acheter de toner. Il y a aussi le petit rapport d'avril à envoyer, et ça me prend une heure et demi à cause de tous les petits chiffres et des petites colonnes et des petits graphiques et des petits onglets. C'est hyper important de le faire et de le faire correctement, sinon on n'a aucune visibilité sur où on se situe, mais c'est vider la mer à la petite cuiller cette affaire : les mois où tu vends plus que d'habitude dans un canal (comme ici pour les ventes librairies, youhou !), tu te casses la gueule dans un autre (là les chiffres numériques, grmpf...), et en tout et pour tout tu te retrouves avec à peu près au même niveau global au bout du compte. En plus je viens de réaliser que mon graphique de répartition du chiffre et pas lisible du tout car toutes les couleurs se ressemblent (mais c'est déjà envoyé, tant pis, ce sera pour le mois prochain)...

 

mardi

Ça y est, les exemplaires presse (SP) de L'empire savant sont arrivés, vite préparer les enveloppes, vite les fiches qui l'accompagnent, vite les adresses et porter ça (vite, donc) à la Poste pour que ça parte aujourd'hui impérativement. Avec Julie pour notre point tel hebdomadaire on se rend compte combien notre système d'approvisionnement parallèle des libraires pour les rencontres et évènements n'est pas parfait (on fait un retrait spécifique du stock demandé à livrer chez le libraire, ça ne fait pas partie du réseau de distribution habituel des libraires, ou alors si on a le stock on envoie nous-mêmes), ensuite ils nous renvoient les invendus et on ne facture que ce qui a été vendu lors de la rencontre, de cette manière, déjà, on évite la mise au pilon des invendus mais aussi on évite des pénalités de retour. Pourquoi ce n'est pas parfait ? Parce qu'en envoyant 10 exemplaires de Bidule, par exemple depuis mon stock, je me retrouve avec un stock qui est immobilisé d'autant ailleurs pendant quelques semaines (le temps que la rencontre arrive, se fasse, qu'on fasse le point avec le libraire et qu'il/elle nous le retourne), et pendant que ce stock est immobilisé, il arrive bien souvent que j'aie besoin de quelques Bidule ailleurs, par exemple pour un salon. Alors ne pouvant pas compter sur ce stock-là de Bidule, je fais imprimer d'autres exemplaires pour le salon à venir, plus que ce que je vendrai en général, et pareillement on a approvisionné le libraire via ce système avec plus de stock que ce qui va être vendu (sauf heureux accident, et c'est bien normal), résultat on se retrouve avec double d'invendus de notre Bidule, et notre stock augmente, que ce soit le mien, celui de Louise, de Roxane ou de Philippe. Comment faire pour améliorer ça ? C'est ça le truc : je ne sais pas. Parce qu'on n'a pas toujours la bonne solution à portée de mains, et que le système des retours via Hachette, eh bien c'est quand même de la mise au pilon, donc on ne peut pas dire que ce soit idéal non plus. Mais de toute façon, là j'en suis à stresser tout le monde à propos de tout et n'importe quoi, j'ai beau écouter une playlist qui s'appelle relaxing music sleep ça ne fonctionne pas : il y a un milliard de trucs que je veux boucler avant de partir pour Montpellier jeudi et je sais que, dès vendredi, je me retrouverai à attendre derrière un stand que quelque chose se passe, ce qui est juste horripilant quand on a un milliard de trucs à faire et à boucler, croyez-en ma vieille (non) expérience. Mais voilà de quoi est faite ma journée et il faut savoir le dire aussi, enfin je veux dire l'écrire. Là, je prépare mon stock justement, c'est-à-dire que je déplace des livres d'une caisse en plastique vers une autre (et inversement, ce sont les vases communicants ici aussi). Tout rentre dans une seule valise rouge qui pèse un âne mort (mais qui roule). Ouf de chez ouf.

mercredi

C'est officiel, cette semaine c'est la merde atomique. À cause d'une pétouille de synchronisation de nos mondes connectés (foutu turfu), Roxane a perdu pas mal de documents de travail de ces derniers jours, que de temps perdu pour elle. Elle est en deuil, là, ou plutôt dans l'acceptation de la fatalité. Et elle devra notamment reprendre son epub d'Erased, mais, re-ouf, ça va, le livre, désormais numérique, est toujours beau :

Je réalise de mon côté que je n'ai pas envoyé les stats bibliothèques à l'équipe interne depuis le début de l'année, gasp, mais quelque chose a coincé en route : depuis notre mise à jour de janvier, les stats de téléchargements (c'est-à-dire combien de livres numériques télécharge chaque bibliothèque abonnée, et non pas chaque lecteur usager, la nuance est de taille dans le contexte de surveillance généralisé qui caractérise notre époque) ne s'affichent plus, il faut sans doute modifier quelque chose (mais quoi ?). Merde atomique bis. Mais tout n'est pas complètement pourri au royaume du Danemark : les développements qu'a réalisés Romain ces dernières semaines pour permettre d'autres types d'accès aux établissements abonnés fonctionnent. On peut donc se connecter, via reconnaissance d'IP des établissements, y compris à distance et être raccordés à notre plateforme d'accès à distance. Ça n'a l'air de rien dit comme ça, mais pour nous ça veut dire beaucoup ; comprendre, nous ouvrir de nouveaux marchés (sic). Ça et : la quatrième de couverture d'Ambiance garantie qui semble fixée. D'ailleurs la voici :

Comment ça, votre pastis préféré ?

Mais Fred n’a pas le temps de répondre à William car arrive, William l’aperçoit dans le miroir, arrive, il se retourne vers l’entrée du bar, arrive, il voit la fameuse robe bleu clair qui dénote avec ce qu’il connaît de ses mini-jupes et de ses collants à couleurs vives, arrive, même si elle a toujours son fameux blouson trop grand pour toi, arrive, les cheveux attachés en queue de cheval (ce qui nous la change aussi), arrive, avec un de ses livres à lui sous le bras, arrive, la démarche plus assurée qu’auparavant, bref, arrive ♥ Christelle ♥ et il sourit.

Christelle ? Christelle est un peu perdue : sa mère qui ne la comprend pas, son père qui ne cesse de radoter avant de prendre la fuite, William qu'elle vient de rencontrer en plein conflit larvé avec le sien, de père, William et son entreprise mondialisée, ses rêves écolos, ses souvenirs d'adolescence et son projet de roman, William sur qui fantasme Fred, Fred le frère de Christelle, Christelle qui pense à Anthony, et Anthony à son avenir tout tracé et à ses parents...

Grâce à son humour féroce et à un sens certain de la parodie, Xavier Briend décline les quiproquos à un rythme fou et transforme une petite ville de banlieue parisienne en théâtre de l'incommunicabilité. Prenant en permanence le lecteur à contrepied, ce premier roman est un modèle d'architecture narrative. Ambiance garantie.

jeudi

Départ non pour Montpellier mais Sète, y retrouver Juliette (Mézenc) et Stéphane (Gantelet) et travailler ensemble au Journal du Brise-lames.

On dirait que le brise-lames de Sète tient son journal.

On dirait que le brise-lames n’est pas une personne ni même un personnage mais on dirait qu’il a une voix, non... deux, plutôt trois, on va dire : plusieurs voix.

On dirait que ces voix nous parviendraient à travers le rocher et le béton. On dirait qu’elles nous arriveraient donc assourdies, filtrées.

On dirait que le brise-lames a une peau, une peau qui pèse son poids, vilaine et écaillée. On dirait qu’il a des yeux qui veillent, balayent la nuit. Un intérieur aussi, un peu glauque comme le sont les entrailles, suintant et qui rend des sons sourds, caverneux. Avec des portes condamnées.

On dirait que dans sa peau circule de l’eau. On dirait que la mer, il l’a dans la peau.

C'est essentiellement de l'affinage, car nous avons déjà pas mal avancé dessus en début d'année, mais c'était une ère pré-Carnet de bord alors. Stéphane me fait une démo du jeu vidéo dont la béta test s'apprête à être délivrée sous peu et à un moment donné Juliette : mais on va prendre le bateau et t'emmener sur le brise-lames ! Et, bon, j'ai dû faire une drôle de tête sur le moment parce qu'on ne peut pas dire que j'aie le pied marin. Mais on y va et c'est une expérience pour le moins singulière (déjà, personne n'est mort et on n'a pas coulé, bon point pour eux), et de voir comme ça la ville se défaire de nous dans notre sillage et le vrombissement du moteur, j'ai l'impression d'être dans la Saga de Mô. Là, c'est-à-dire littéralement sur le brise-lames, on est comme perdu en pleine mer et puis pas. Au bout, il y a les tétrapodes (dans le texte, il y a aussi des tétrapodes) et j'appréhende mieux le livre à présent non que je le vois mais que je le foule, ce brise-lames.

vendredi

Premier jour de Comédie du livre. Il fait un temps cataclysmique et froid (comprendre, c'est novembre). Alors quand on a passé comme moi plus de temps à coordonner ses chaussures à sa valise et sa valise à son pull qu'à vérifier la météo avant de partir (je vais dans le Sud, il va faire beau et chaud !) eh bien on peut dire qu'on se pèle. Et c'est en situation d'hypothermie quasi que j'écris ces mots sur un carnet pendant un temps mort. Temps mort, c'est la façon polie de le dire, mais je me retrouve aussi à écrire dans un message à l'équipe : tant que j'envoie des mails c'est qu'ici je m'emmerde. Pendant ce temps, à 676km de là (ce qui représente quand même en ligne droite une randonnée de 141h à pied), Philippe et Manon continuent d'avancer dans les versements de droits d'auteur 2018. Ici, dans les allées de la Comédie, on trouve de tout. Des scolaires en bande (dés)organisée, des circonspects de passage pour s'abriter entre deux averses et qui gouttent (regards inquiets des exposants sur leurs livres), des flics en goguette, un mec avec un masque de loup, des auteurs en quête d'éditeurs (un classique) plus ou moins désespérés. Louise m'apporte une partie du stock dans la matinée, je suis venu aussi avec le mien (c'est donc à une fusion des stocks que l'on assiste éberlué ici-même). Michel (Torres) passe plusieurs fois entre deux signatures chez Sauramps. On touche nos couvertures beaucoup. On loue nos couvertures souvent. Je n'arrête pas de répéter qu'on travaille avec une graphiste très douée. On achète peu : trois livres vendus aujourd'hui (et ça pique). À un moment, quelqu'un : il y a trop d'auteurs maintenant. Trop d'éditeurs. Trop de livres. On ne peut plus s'y retrouver. Puis il s'en va. Une autre personne : il est question de cryptomonarchie (pourquoi ? j'ai oublié). À ce stade de la journée, il convient de hocher la tête de temps à autre, de réarranger peut-être quelques piles (c'est ce qu'on fait machinalement quand il n'y a rien d'autre à faire). On se dire que ce sera plus animé demain. Là, il a  fallu faire une sélection sur le stock et, fatalement, on en me demande un titre que je n'ai pas. Mais de jeunes lecteurs et lectrices s'arrêtent sur notre sélection, comme happés par les couvertures. Le hic, c'est qu'ils n'ont pas les tunes pour les acheter, ah ah (c'est nerveux). Alors au mieux prennent-ils les références du site et des livres qui les intéressent pour aller voir, peut-être, la version numérique de l'un d'eux. Et on s'en contentera.

samedi

Deuxième jour. Serai aujourd'hui rejoint par Salomé, qui sera notre bénévole pour le week-end, et à qui l'on doit (merci à elle), une partie des photos incluses sur cette page. Pour ses études, elle s'intéresse aux littératures issues du web et je lui parle de la maison et de nos livres, lui montre le fonctionnement de l'application et du terminal de paiement chut-chut-pas-de-marque, et notamment la gestion de la carte bleue ce qui me permettra, contrairement à hier, de prendre un petit moment pour aller manger hors du stand en début d'après-midi. Michel Torres est là qui signe toute la journée et l'un de mes challenges, comme à Narbonne il y a deux ou trois ans, sera de faire en sorte qu'il mange quelque chose le midi (challenge accepted, challenge failed). C'est donc Narbonne all over again. Il n'a pas perdu la main (Michel) : La Saga de Mô, c'est le Game of Thrones de l'étang de Thau ! Ça ou alors : C'est pas Candice Renoir ! Note pour moi-même : c'est qui Candice Renoir ? Bref. Pas mal de lecteurs, trices des années précédentes reviennent ici acheter la suite de la Saga en disant à l'année prochaine. Et nous, on vent plus hier qu'aujourd'hui (ouf). Est-ce que c'est important ? Ben, oui, quand même. À un moment donné, bon, il manque des pièces de 50 centimes et on peut dire que c'est la cata (mais une cata somme toute mesurée). Je m'étais focalisé sur les 1 et 2 centimes à cause du prix à 15,98€ (grmpf) mais pas sur les 50. Les banques proches de la place de la Comédie sont barricadées à fond à cause des Gilets jaunes (qui passeront en transhumance dans les chapiteaux en chantant des airs anti-Macron qui vont nous rester dans la tête jusqu'au dimanche) alors j'en suis réduit à acheter des cookies douteux (que Michel refusera aussi de manger) pour dix pièces de 50 centimes salutaires. Et bien sûr, depuis que j'ai mes dix pièces, plus personnes ne nous paye en liquide pour les prix en ,50... Et je crois qu'on en est arrivé au point où l'on peut se dire ah là là, il s'en passe de ces trucs ! avant de se remettre à réarranger les piles une nouvelle fois. Livres vendus aujourd'hui : 23.

dimanche

Troisième et dernier jour. Tant qu'il fait beau, on vend. Et puis soudain, plus, et le moment est venu d'écrire à nouveau patatra. C'est comme ça. Juliette en signature aujourd'hui, Louise est avec nous sur le stand et Salomé idem, du coup c'est convivial, et on peut dire que c'est cool quand c'est convivial (à ce stade de la semaine, oui, on est est à écrire des banalités). Je lui demande à un moment d'immortaliser les signatures en prenant quelques photos sur son tel et Salomé me répond : oui, je l'ai fait tout à l'heure spontanément, je t'ai déjà tout envoyé sur Messenger. Voilà qui s'appelle être efficace. Quand soudain : UNE PELUCHE PIKACHU VIENT D'ÊTRE RETROUVÉE À L'ACCUEIL, JE RÉPÈTE, UNE PELUCHE PIKACHU VIENT D'ÊTRE RETROUVÉE À L'ACCUEIL... Il y a comme un moment de flottement, je crois. Je profite de notre nombre aujourd'hui pour faire un petit tour du salon, par exemple pour retrouver Sun Sun Éditions, que j'avais découvert lors d'une rencontre organisée par Occitanie Livre et Lecture à Toulouse à l'automne dernier. C'est assez génial ce qu'elles font, notamment ce livre de Véronique Béland Le vide de la distance n'est nulle part ailleurs (voir photo), un genre de Space Oddity poétique et graphique.

Là, notre voisine de stand est capable de me ressortir au mot près (et avec l'accent) l'intégralité du speech de Michel Torres pour l'avoir entendu un certain nombre de fois hier. On pourrait l'embaucher comme doublure de Michel quand il est comme ici en signature du côté de chez Sauramps. Quand soudain : MARIE-QUI-ÉTAIT-DANS-LES-CÉVENNES EST ATTENDUE À L'ACCUEIL, JE RÉPÈTE, MARIE-QUI-ÉTAIT-DANS-LES-CÉVENNES EST ATTENDUE À L'ACCUEIL... Il y aura tout un feuilleton aussi avec un gamin disparu recherché par sa grand-mère, puis ensuite le gamin a été retrouvé mais c'est la grand-mère qui est introuvable, bref, je vous épargne les détails, mais c'était comme haletant cette histoire.

 

 

Passé voir également les auteurs auto-édités dont la venue avait tant fait grincer des dents ces dernières semaines : ils sont parqués à l'écart dans un petit chapiteau près des ateliers et n'ont donc pas beaucoup de passage. J'apprends surtout en discutant avec certains d'entre eux qu'ils ne peuvent pas vendre leurs livres (!). Ils ont signé une charte qui les interdit explicitement toute vente. C'est donc quand même un peu curieux. Ou alors, non, ce n'est pas réellement curieux, c'est juste que non contents de ne pas les publier, certains ont eu leur peau en obtenant qu'ils ne soient pas une concurrence pour des éditeurs qui sont comme chacun sait des gens sérieux, quoi. Enfin c'est une hypothèse de ma part. ll n'empêche : ne serait-il pas envisageable que nous puissions être ensemble sous le même chapiteau, et mélangés avec ça ? La face du monde, je pense, n'en serait pas ébranlée, et on pourrait communiquer les uns avec les autres. Là, ce qu'ils me disent : vous êtes le seul éditeur à être venu nous voir de tout le week-end. Ben merde. Mais, donc, la pluie a bien niqué (pardonnez mon français) notre après-midi, et le fait est qu'après 16h47, il n'y aura plus la moindre vente. Qu'à cela ne tienne, on s'occupe malgré tout et je me retrouve à faire une formation improvisée pour expliquer à nos voisins de stand, qui viennent de Toulouse, le fonctionnement du terminal de paiement chut-chut-pas-de-marque et son interfaçage (le correcteur automatique me dit que ce mot n'existe pas mais mes tripes oui) avec le téléphone. Puis c'est la douche froide (littéralement) et le remballage sous la pluie du stock vers la voiture de Louise. Ça arrive souvent précisément à ce moment-là, sans doute parce que la vie est bien faite, c'est un peu comme quand ton ascenseur ne tombe en panne qu'avant ou après ou pendant un salon, pour déplacer des caisses de livre c'est le bonheur (d'ailleurs je ne vous ai pas dit mais mon ascenseur est en panne ce week-end). Derrière, faire le tri chez Louise, qui héberge une partie du stock ainsi que notre siège, pour voir quels livres j'emporte avec moi, lesquels je laisse ici, et mini-inventaire photographique dans la foulée pour affiner mes fichiers plus tard (je me comprends). Livres vendus aujourd'hui : 18. Total du week-end : 44. Heure d'arrivée chez soi dans la nuit parisienne : 1h30 du matin.