Carnet de bord 2019, semaine 19 12 mai 2019 – Publié dans : Carnet de bord – Mots-clés : Charles-Nicolas Cochin, Daniel Bourrion, frédéric khodja, Isabelle Pariente-Butterlin, jacques ancet, Joachim Séné, julien boutonnier, marie-laure hurault, Michel Falempin, Nicolas Thély, olivier le deuff, Pierre-Marie Desmaret, Xavier Briend
publie.net, le feuilleton, à retrouver chaque semaine, par GV.
lundi
Légende : ☒ done / ☐ pas done
☒ Rattraper les mails en retard.
☒ Faire le planning de la semaine.
☒ Défaire le planning à peine fait (puis le refaire encore, dans mon jargon perso ça s'appelle déplacer des blocs).
☒ Poster commandes du week-end.
☒ Pour le Carnet de bord du jour, prévoir une mise en abyme de la todoliste, todoliste, todoliste...
☒ Abime ou abyme ?
☒ Abyme.
☒ Faire une commande à notre imprimeur pour des exemplaires épreuves de Archéologie du futur et SP de L'empire savant.
☒ Valider les corrections dans le manuscrit de Riposte digitale.
☒ Y relire cette phrase et kiffer : "Finalement, la pratique de l’ego-googling n’est rien d’autre que la pratique de la vérification de sa propre existence."
☒ Le faire, du coup (et, ouf, c'est bon, on y est).
☒ Écrire à la main un brouillon de la newsletter de mai.
☒ Rechigner pas mal.
☒ Une fois écrit, mettre le brouillon à l'abri dans un tiroir qu'on n'ouvrira pas avant un ou deux jours pour revenir dessus (et, entre temps, se retenir de lui faire voir la lumière du jour, sans oublier de ne surtout pas le mouiller ni lui donner à manger après minuit).
☒ Finir de lire le manuscrit ****.
☒ Écrire mes retours en quelques phrases dans notre application de gestion de projet cabine de téléphone rouge (c'est son nom).
☒ Avoir froid.
☐ Déposer les métadonnées de Au canal.
☒ Faire tenir la liseuse dévolue aux manuscrits (il y a une liseuse dévolue aux manuscrits) en équilibre entre deux livres (en soi ça ne sert à rien mais on se sent étrangement plus confiant juste après).
☒ Éditer les métadonnées de Malika, Erased, Le Tournant numérique de l'Esthétique, L'empire savant, Archéologie du futur à présent que le site d'Hachette refonctionne.
☒ Corriger l'épaisseur de Erased indiquée côté Hachette à 8687mm, soit plus de 8 mètres et demi (ça fait beaucoup).
☐ Faire les fiches livres presse/libraires de ces titres.
☒ Envoyer Amnésie du présent (futur-ex-La voix de la mer) avec mes annotations à Jacques.
☒ Réaliser à presque 17h qu'on n'a pas eu le mail automatique des ventes Hachette aujourd'hui.
☒ Revérifier et constater qu'on les a reçues une heure avant.
mardi
Deux illuminations dans la nuit. D'abord, l'édito de la newsletter écrit hier n'est pas bon. Pas grave : l'avoir écrit m'a aidé à réaliser comment il fallait le désécrire, pour mieux le réécrire ensuite. L'autre concerne Robert Camembert (cf. épisode 1) ou plutôt, non, pas Robert Camembert mais Camembert tout court (oui, il n'a pas de prénom), le texte dérivé des Usines d'été de Daniel Bourrion. Et si, plutôt que d'intégrer dans ce livre un autre récit, ou de le le faire dialoguer avec un autre auteur, nous lui permettions de respirer un peu graphiquement. Par exemple par le biais de croquis existants (vieux dessins d'usine, mode d'emploi, croquis industriels). À moins que nous demandions à quelqu'un (qui ?) de réaliser de petits croquis des machines ou des tâches à l'œuvre dans le livre ? C'est à creuser (alors donc nous creusons). Une partie de la matinée sera, elle, consacrée à finir de créer des fiches sur le site du Marché de la poésie (MDLP pour les intimes), c'est-à-dire une page recensant toutes les métadonnées de nos livres parus, grosso modo, depuis la dernière édition et, même si je n'y inclus pas des livres de collections à part comme ArchéoSF ou publie.noir, moins poétiques (encore que), il faut bien dire que c'est assez rébarbatif. Ce qui ne nous empêche pas de fliquer "nos" auteurs en plein travail sur les réseaux :
#Hh Amusements des relectures, ce commentaire de Guillaume : "On ne remettrait pas un coup de Neruda ici ?".
Mais tout à fait.— Joachim Séné (@joachimsene) 6 mai 2019
Du côté de Riposte digitale, il se passe des choses étranges (voir à gauche) mais dans l'ensemble, le texte se tient bien. Il convient néanmoins de refaire une passe pour vérifier que la somme (conséquente) de modifications validées hier n'a rien dérangé ailleurs. Parfois, oui, une lettre en moins ou en trop, une majuscule oubliée, une double virgule, ce genre de choses (je fais des recherches dans le texte ici ou là pour retrouver des bribes, par exemple ici c'est contrôle F conco). Étrangement, il y a parfois deux points de suite à deux ou trois emplacements, une sorte de ponctuation quantique (s'agit-il d'un seul point redoublé ou de points de suspension amputé ?) mais rien de bien méchant. Relisant le texte, j'isole aussi quelques extraits qui pourront me servir (ou pas), notamment pour la quatrième. En l'occurrence, ici, c'est une série de questions. Pourquoi ne pas rassembler un nombre donné de questions posées dans le livre (et auquel idéalement le texte répond ou tente de répondre (notons qu'il y en a 35) pour ensuite compléter par un simple Si vous vous êtes un jour posé ces questions, ce livre est fait pour vous. Bon, à voir. Pendant ce temps, à 679km de là, Roxane s'épuise dans du Michelet (voir ci-dessous) : j'ai été optimiste mais il y a des centaines de notes de bas de page donc ça me prend en fait v'là le temps, je n'aurai pas fini demain quoi qu'il arrive. Et, à 230km de là, c'est-à-dire à 673km de mon point d'origine, c'est-à-dire ici-même (j'espère que vous suivez), Louise reçoit une partie du stock qui sera dévolu à notre stand pour la Comédie du livre la semaine prochaine (et je peux vous dire que savoir que les livres sont arrivés, c'est du stress en moins). Puis, à 361km de Louise (vous suivez toujours ?), pendant notre point téléphonique avec Julie, j'entends les cloches du village en arrière fond : on est en train de voir quelle est la meilleure option de commande pour la rencontre de Julien Boutonnier à Poema à la fin du mois, et on règle ça vite.
mercredi
Petit point Camembert. Les échanges que nous avons ce matin avec Daniel et Roxane valent leur pesant de cacahuète. Roxane : on crée une "image-usine", qu'on découpe entre chaque page, et qu'on montre entière à la fin (ou en couv). Si on n'est pas dans le rush pour cette publi, on peut imaginer d'intégrer véritablement de l'image et pas juste de mettre des planches de croquis. Daniel : Un bon Camembert ne se construit pas dans le rush. Un bon Camembert, c'est du temps. Suite à quoi j'expliquerai qu'à cause d'une mésinterprétation de ma part du premier post de Roxane, j'avais cru qu'on intégrerait des bouts d'usine à découper DANS LE LIVRE pour ensuite permettre au lecteur de monter sa propre usine en papier, j'en étais à me dire ah oui donc si on met des pages noires derrière les pages découpables, ça pourra créer des genres de silhouettes des parties qui viendront se soustraire au blanc de la page, hmm hmm, jusqu'à ce que je comprenne mon erreur (j'avais lu monter au lieu de montrer l'usine), bref. Puis Roxane : le livre pop-up usine, pour devenir un vrai petit capitaliste ou vrai petit ouvrier, à partir de 3 ans, choisis ton camp ! Puis Daniel : ça ouvrirait le marché des librairies jeunesse, on va se goinfrer ! Puis bibi : Prépare toi-même ton propre camembert avec les petites fioles de lait, levain et présures fournis dans ce coffret et régale toute ta famille ! Bref, on s'amuse bien. Tout le contraire de ce texto anxiogène de Paypal, puisque ce matin Manon entre les virements des droits d'auteur qu'on paye par ce biais (auteur.e.s à l'étranger la plupart du temps) : au-dessus d'une certaine somme, il faut valider le virement à l'aide d'un code, envoyé donc par texto sur mon tel, et nous avons dix minutes pour l'utiliser (le code), ce qui implique quelques manipulations d'urgence (tout va bien). Côté Erased, on est en voie certaine d'epubisation et Roxane doit trouver comment gérer les zones de texte effacés dans le livre :
jeudi
J'écris dans un mail à quelqu'un rien n'est faux sur notre site, ce qui, en soit, est probablement faux, ce qui ne veut pas dire pour autant que tout soit faux, mais sur l'ensemble des pages qui composent notre site, il doit bien y en avoir une au moins qui indique quelque chose qui n'est pas vrai, à commencer par Faux airs (encore qu'il soit précisément attendu que ces airs soient faux, on peut donc dire qu'ils sont vrais par nature), mais je m'en suis tenu à rien n'est faux sur notre site, c'était quand même plus facile à accepter que de faire à la personne un laïus pareil, autant le garder sous le coude pour le Carnet de bord car la vie est bien faite. La vie est doublement bien faite en réalité, car au moment où je reçois ce mail urgentissime (celui auquel je répondrai que rien n'est faux sur notre site, oui), je réceptionne quasiment au même moment le livre dont il était question et dont la personne avait besoin très vite, fraichement imprimée par LSF, ce qui me permettra d'expédier ce livre moins d'une heure après en avoir reçu commande, Amazon peut-il en dire autant ? Je ne crois pas, non.
Mais j'écris d'autres trucs encore, dans d'autres mails encore, par exemple à Xavier Briend, dont j'ai passé une partie de la journée à relire son Ambiance garantie tout juste maquetté, et faisant suite à une proposition de quatrième que je lui soumets, que je suis un fana des petits cœurs (c'est vrai, je veux dire ce n'est pas faux). Avec Roxane, on échange beaucoup sur la question de la couverture de ce texte, c'est compliqué. Pourquoi c'est compliqué ? Parce qu'il faut à la fois faire sentir la singularité du texte, son appartenance au champ contemporain (si si, ça veut dire quelque chose) mais aussi son côté déjanté, décalé, appelez ça comme vous voulez. Plusieurs pistes, une toile de tente orange, une fille nue dans une serviette avec des petits légumes en mouvement (il faudra lire le texte, rendez-vous à la rentrée), des bouteilles d'alcool alignées sur un fond (ou pas) uni, des petits personnage stylisés (en fait non), bref, ça bouillonne, et si nous étions dans un bureau standard on parlerait sans doute de ça à la machine à café avec Roxane (encore que ce soit un mythe, cette histoire de machine à café, dans aucun de mes précédents jobs je n'ai jamais eu de conversation enflammée avec des collègues à la machine à café, c'est sans doute lié au fait que du café, je n'en bois jamais, ce qui veut dire que ma petite anecdote sur ce mythe de la vie en entreprise étant faux est probablement fausse elle-même, c'est-à-dire donc que tout est vrai, vous me suivez ? non, eh bien figurez-vous qu'on en est à peu près au même stade nous-mêmes dans l'aventure de conception de cette couverture, encore que ce soit Roxane qui se tape tout le boulot, je m'en tiens de mon côté à la projection d'idées en vrac via un module de conversation intégré dans notre application de gestion de projet cabine de téléphone rouge et on en arrive au stade ou quiconque dans cette situation ne trouverait rien d'autre à me dire que Guillaume, mais ferme ta parenthèse ; et je le fais).
vendredi
Pendant que Manon et Philippe ont une réunion au sommet pour poursuivre les virements des droits d'auteur 2018, je nage dans les enveloppes pour préparer les envois presse de Erased et du Tournant numérique de l'Esthétique, dont les exemplaires m'ont été livrés hier. Suivra derrière deux allers retours à la Poste, un le matin, l'autre l'après-midi (allez savoir pourquoi). Entre les deux, revenir sur la newsletter de mai, qui partira un peu plus tard dans l'après-midi, puis répondre par téléphone à un étudiant en journalisme qui travaille sur le livre numérique. À la question de savoir si je vois venir un consensus global chez tous les éditeurs français pour publier leurs livres numériques à des prix adaptés au marché (pour nous cela signifie un tarif inférieur au prix du poche) et sans DRM, il y a comme un blanc dans la conversation. Hmm, disons que cette hypothèse me paraît assez peu crédible en l'état actuel des choses (ou quelque chose comme ça). Je peaufine enfin le Carnet de bord du vendredi, qui est un Carnet de bord à part, je soumets généralement chaque Carnet le jeudi aux camarades pour d'éventuels retours et suggestions de coupes ou reformulations (des fois que je délivrerai ici des secrets indicibles – en fait non, et aujourd'hui tout est dicible), celui du vendredi a donc un statut un peu à part (c'est vendredi we'll see). Notons que si j'indiquais dans le Carnet de bord chaque fois que j'ajoute quelque chose dans le Carnet de bord je passerai vite mon temps à signaler que j'ajoute quelque chose dans le Carnet de bord, gardons ça pour le Carnet de bord du Carnet de bord qui verra sans doute le jour en 2034 quand il faudra booster les visites du Carnet de bord premier du nom, qui s'essouffle un peu je trouve, et qui sera devenu si complexe qu'on aura besoin d'un Carnet de bord du Carnet de bord pour en dévoiler les coulisses. D'ailleurs, à celles et/ou ceux qui me demandent parfois si ça ne me prend pas trop de temps (la tenue du Carnet de bord, pas rien l'élaboration du Carnet de bord du Carnet de bord, on n'en est quand même pas là), je réponds souvent que dans l'absolu non (ce qui en soi une façon déguisée de dire oui) puisque je note des choses à la volée, chaque jour, et non pas une bonne fois pour toute en fin de semaine (ce qui, là, en effet, serait tout simplement ingérable), la preuve en image (notons au passage que notre WordPress est resté à l'heure d'hiver, on le comprend) :