2' 35" pour un manifeste rock | et appel à textes 2 octobre 2018 – Publié dans : Notre actualité – Mots-clés : appel à textes, Benoît Vincent, manifeste, philippe castelneau, publie.rock
Depuis 2018, Philippe Castelneau dirige la collection publie.rock. C'est avec lui, notamment, que nous travaillons sur le prochain opus de la collection, signé Benoît Vincent : Un de ces jours - Pink Floyd, une fiction, qui paraîtra le 21 novembre prochain, en même temps que la réédition de Local Héros - Dire Straits, une fiction.
Et pour cerner l'essence et le devenir de cette collection, il vous a même concocté un petit manifeste rock, que voici :
« Un soir, j'ai assis la Beauté sur mes genoux. − Et je l'ai trouvée amère. − Et je l'ai injuriée. »
Rimbaud
Qu’est-ce que le rock ? Le rock, fondamentalement, c’est l’enfance privée d’innocence. Un regard de garnements sur un monde d’adultes fait de faux-semblants et d’hypocrisie. « L’insulte aux nantis d’une poignée de beaux gosses blancs aimant la musique noire », disait Yves Adrien.
Awopbopaloobop alopbamboom !
Basse, guitare, batterie : la Sainte Trinité, une explosion, la vie qui dévie soudain à cause de la musique ; la sortie de route qui vous conduit sur le wild side, le chemin de traverse, la grand-route. L’appel du large, irrésistible.
La vie marquée au fer rouge du rockandroll, les pulsions adolescentes si fortes qu’elles ne vous quittent plus ; des pulsions qui s’incarnent bientôt en un idéal qui vous transcende ; c’est la prise de conscience que le monde qu’on cherche à nous vendre n’est pas le bon. « La vraie vie est ailleurs » : Rimbaud est rock, certainement.
Si le rock est une explosion incandescente, comme la lave il finit par refroidir et se figer. Le rock devient roc, un monolithe impressionnant et sans danger. Ou plutôt, qui présente justement le risque de l’idolâtrie. C’est pourquoi l’écriture rock, si une telle chose existe, et, quel que soit son sujet, doit puiser à la source, revenir à l’origine du monde, la pulsion première, primaire, l’énergie brute des débuts.
Awopbopaloobop alopbamboom ! Be-bop-a-lula she’s my baby doll, my baby doll, my baby doll.
Il y a dans le rock quelque chose de tribal, une incandescence hypnotique, une forme de poésie primaire, mystique. Au commencement était la Parole et la parole s’est faite chair : le rock est d’abord une parole sexuée.
Alors, publie.rock, c’est l’appropriation du champ rock par la littérature ?
En tout cas pas des hagiographies, mais des tranches de vie traversées par une pulsion électrique, marquées par une musique, une esthétique, tout en s’attachant à suivre le conseil d’Yves Adrien (encore lui) : « Se méfier. De la nostalgie qui frappe et gagne à tous les coups. Des légendes dont on cimente les cultes et religions. »
Et toujours tirer la langue à la société.
Philippe Castelneau
Et pour tirer la langue à la société,
nous recherchons des textes…
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