Village, de Joachim Séné : un besoin d'ailleurs lu par Emmanuelle Lescouet 9 août 2018 – Publié dans : La revue de presse – Mots-clés : emmanuelle lescouet, Joachim Séné, village
Merci à Emmanuelle Lescouet pour ces jolis mots qui accompagnent la prochaine parution de Village : le 22 août ! Chronique à retrouver ici et livre à se procurer là.
—
Merci Joachim Pour ce cadeau qui m’a accompagné à Montréal,
Une adorable compagnie pour ce début d’aventure !
On suit un jeune garçon, pas encore adolescent mais presque, je crois.
Quelque part au beau milieu de nulle part, une de ces campagnes françaises que l’on oublie. Sans savoir vraiment où elle se trouve.
Où l’on se doute vaguement que des gens vivent, mais qu’on ne se représente pas tant que ce n’est pas notre petit coin du monde.
Justement c’est le coin de notre « héros ».
Il le parcourt à vélo,
Dans les allées, les champs et le rien.
Avec les mêmes soucis que partout : l’école qui ferme, l’absence de commerces…
Les légendes aussi qui circulent : des rivalités qui s’enveniment. On n’en sait guère plus : rien de précis. Mais ça peut, ou ça a, mal tourné.
On retrouve les mêmes personnages que dans nos coins perdus à nous, celui qui a vécu la guerre et qui est traumatisé, ceux qui vieillissent et deviennent fous,
ceux qui restent et tous ceux qui partent.
Pour lui ce n’est qu’une évidence.
Lui veut partir en ville, loin.
Sans qu’on sache trop ce qu’il veut y faire.
J’aime cet enfant un peu fou, un peu seul, qui explore et bouquine.
Forcément il a besoin d’ailleurs.
Ce lieu-ci n’est pas assez, vraiment « pas assez ».
Plus assez peut-être puisque des gens y ont vécu mais que ce n’est plus possible.
Il n’y reste que des squelettes d’existence, ceux qui n’ont pas pu faire mieux, pas pu se fondre dans autre chose.
Tout le texte est d’une douceur infinie pour ces souvenirs, ces moments marquants qui nous sont confiés. Un brin nostalgique, pourtant honnête : ce n’était rien mais c’était important.
C’est ainsi que ce brin d’humain s’est construit.
On sent le bois et les champs, puis on en ressort.
Toujours adulte mais avec envie d’air frais.
Je serai bien curieuse de savoir ce qu’il s’est passé entre ce livre et C’était…
vraiment…
Parution chez Publie.net le 22 août