[NOUVEAUTÉ] Mélancolie des données, de Philippe Maurel 7 février 2018 – Publié dans : Notre actualité – Mots-clés : Jean-Philippe Cazier, jean-yves fick, Joachim Séné, l'esquif, Laurent Grisel, nadine agostini, Philippe Maurel, poésie contemporaine, sébastien ménard, virginie gautier
La collection l'esquif poursuit son exploration des formes poétiques contemporaines avec un nouvel opus que nous sommes heureux de vous présenter. Après le road trip déclamatoire de Sébastien Ménard (Notre désir de tendresse est infini au printemps dernier) et la réinvention des mythes par Nadine Agostini cet automne (Histoire d'Io, de Pasiphaé, par conséquent du Minotaure), dont vous pouvez lire l'excellente chronique de Jean-Philippe Cazier sur Diacritik, c'est au tour de Mélancolie des données de Philippe Maurel de rejoindre notre catalogue.
Dans ce court recueil, que nous proposons aujourd'hui dans notre format poche, ce sont trois poèmes interconnectés que Philippe Maurel vous propose. Nous avions découvert son travail il y a quelques années avec Histoires de fantômes coloniaux et La dérive des continents, que quelque part il prolonge ici dans un tout autre genre.
Mélancolie des données est une plongée froide dans le monde des écrans. Courbes folles des traders devant leur poste, diffractions poétiques issues de paroles de chansons pop ou brèves glaçantes sur la situation du monde dans le chaos des dépêches quotidiennes sur le net : ce recueil nous fait ressentir la complexité de notre époque hyperconnectée. Avec, en filigrane, en guest star pourrait-on dire, quelques figures de notre actualité proche telles que Jérôme Kerviel ou Britney Spears. Bombardés sous le flux des données comme s'il s'agissait de pulsations folles, le réel nous contamine. Il nous contamine plus encore qu'il nous sidère et nous nous retrouvons nous, lecteurs, lectrices de la poésie de Philippe Maurel, comme autant de bits dépareillés intégrant à notre tour la danse des données aux portes du reset (le seul geste encore capable de nous sauver ?). La langue grise et brisée des écrans qui nous traverse au quotidien est la matière même du recueil, qui sait à la fois emprunter à la technique du cut-up et se recomposer dans la douceur et la tendresse (notamment dans la troisième partie du livre). Elle s'offre à nous dans la brutalité de son apparition, avant la défragmentation, avant scan ou analyse. C'est également un réel complément à la lecture de La crise, suivi de Je ne me souviens pas, de Joachim Séné et du Journal de la crise de Laurent Grisel (dont le prochain volume, consacré à 2008, paraîtra en mai). Grand merci à Virginie Gautier et Jean-Yves Fick, qui dirigent tous deux la collection l'esquif, pour leur travail sur ce texte.
All i do is
Craindre le froid
All i do is
Prolonger la nuit
Jusqu’au milieu du jour
All i do is
Disséminer les mots
Que le courant a ramassés
All i do is
Numb
All i do is
Devenir écran
1366 X 768 px
La surface de nos écrans porte l'espace où s'inscrivent les données, nos vies parfois y adoptent des formes à la poésie déroutante. Des phrases perdues, récupérées, disséminées dans des labyrinthes de pixels. Des voyages immobiles qui mêlent signes et silences, fragments de mémoire et échos du monde. « Mélancolie des données » donne à lire cette poésie, viscérale et verticale, née des bouleversements de l'âge virtuel, qui a recours aux évènements de notre époque.
96 pages (format poche)
ISBN papier 978-2-37177-543-5
ISBN numérique 978-2-37177-187-1
11€ / 5,99€
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