[NOUVEAUTÉ] La Saga de Mô, T.4 : Tabarka, de Michel Torres 1 juin 2016 – Publié dans : Notre actualité – Mots-clés : Danielle Carlès, la saga de mô, michel torres, publie.noir
Mô poursuit son chemin. Enfant dans La Meneuse, jeune adulte dans Aristide, confronté aux démons et aux vieux cauchemars de l'Histoire dans L'étang d'encre, Mô a désormais pris de la bouteille. Et de nouvelles galères l'attendent.
Mô a vieilli. Il lui aura fallu vingt ans pour digérer son voyage infernal sur l’étang d’encre. Il se croit pacifié, rangé des voitures, il tisse sa toile, tranquille et sans accroc. Mais dans l’ombre de son paradis, ressurgit sans crier gare la valse des embrouilles. Main dans la main avec une inquiétante Chinoise, il rôde et bataille avec des mafieux russes, trafique avec ses vieux copains et sème à tire-larigot des cadavres dans son sillage. Une nouvelle course dopée à l’héroïne qui sent l’amour à mort et la vengeance sauvage.
Écrit avant les autres tomes mais situés plus loin dans la chronologie, Tabarka n'en demeure pas moins une excellente porte d'entrée dans cette saga à la fois noire, haletante et poétique. Merci à Danielle Carlès pour la préparation éditoriale et Roxane Lecomte pour la maquette du livre papier et numérique, ainsi que le site dédié au livre.
Mô, c’est le double trouble de son créateur Michel Torres, il est son jumeau sombre, le personnage récurrent de ses histoires ancré dans son environnement naturel, la lagune de Thau qui l’a vu naître, un micro-monde où il a navigué, plongé, baigné dans la sous-culture spécifique du bassin sétois. Il vit des aventures le plus souvent fantastiques enracinées dans un langage et un milieu rigoureusement authentiques.
Michel Torres écrit donc une saga : six romans noirs ethnographiques sudistes qui s’enchaînent dans un ordre chronologique et deux romans additionnels. Chacun peut être lu séparément sur un fil rouge tendu.
L'auteur dans son milieu naturel… et celui de Mô, par la même occasion ! — Photographie © Louise Imagine
Son nom, c’était Maurice.
Depuis toujours dans le secteur, tout le monde l’appelait Mô.
Pour le commun des villageois, il avait l’esprit dérangé, le ravi, un madur.
Ceux qui croyaient qu’il parlait seul dans son cabanon se trompaient, il dialoguait tête à tête avec l’araignée qu’il avait au plafond : une épeire diadème tigrée jaune et noire, sa confidente.
Il vivait dans un Tabarka mythique.
Au premier coup d’œil, assommé de soleil et saoulé de ciel bleu électrique, c’était pimpant, typicos, une vraie carte postale.
Trop bleu pour être vrai, lui connaissait l’envers de ce décor.
La vieille jetée de blocs de pierre en vrac enserrait de ses bras malingres quelques barques de pêche pointues en bois peint écaillé, trois négofols, quelques sapinous à fond plat, quatre catalanes à moteur Bernard, plus ou moins cradingues et une demi-douzaine de bateaux de plaisance en plastique. Tout cela flottait tant bien que mal au-dessus des algues croupissantes dans les flaques moirées de mazout et tout cela sentait la pisse, la vieillesse aigre et la mort annoncée, déjà écrite sur le fond vaseux de l’étang asphyxié.
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