[NOUVEAUTÉ] Aujourd’hui, on Dance into the Cloud avec Olivier Le Deuff ! 18 septembre 2014 – Publié dans : Notre actualité – Mots-clés : argos, dance into the cloud, données, olivier le deuff, publie.noir
Il faut le voir comme une immersion dans le travail d'un journaliste qui s'attaque à une société toute puissante : Argos (qui ne sera pas sans vous rappeler une autre entreprise bien réelle celle-ci).
Aujourd'hui, la multinationale et superpuissante Argos étend ses ramifications jusque dans la vie privée des citoyens sans être inquiétée le moins du monde. Grâce à son célèbre Cloud, elle est la grande prêtresse de la guerre des données. Mais peut-on accepter qu'une entreprise privée s'arroge tous les pouvoirs et domine le monde ? Car il s'agit bien de cela, en vérité... Dominer. Jägere Thomasson, la quarantaine bien tassée, vieux briscard journaliste et solitaire, mène l'enquête avec son fidèle acolyte, le policier Dave Volpe. Bars insolites — superbe scène au coeur des nuits d'amours transgenres —, interviews, immersion dans le quotidien d'un journaliste chevronné, manipulations... Le danger rôde dans cesse et Thomasson se sait surveillé de très près... Argos peut-elle toujours gagner ?
C'est la guerre des données, c'est aujourd'hui, c'est maintenant.
Lorsqu’ils arrivent devant l’entrée, les deux portiers habillés à la Daft Punk sont à leur poste. Comme d’habitude, ils scannent les impétrants avec leurs lunettes aux reflets miroirs. Chaque visage est comparé à une base de données et est identifié via un système de reconnaissance. Nul inconnu ne peut rentrer sans cela. Il est préférable de s’inscrire par avance sur le site de la boîte de nuit, qui opère ainsi une sélection. Jägere entre sans problème, tout comme ses invités. C’est un vieil ami du patron. Ils se sont rendu des services mutuels et surtout Jägere a beaucoup fait de publicité à l’endroit et a facilité son acceptation dans le quartier. Les Italiennes sont impressionnées. Après avoir suscité l’attention au restaurant, c’est à leur tour d’être dépaysées. Et il y a de quoi. Dès les premiers pas, une musique envoûtante parait les absorber. La boîte innove sans cesse et a mis en place un système olfactif qui ouvre le corps à toute une gamme de sensations. Les gynandres, ces créatures intersexuées éclairent le corridor qui mène à la grande salle. La grande black aux seins proéminents embrasse langoureusement Jägere. Puis, ils pénètrent dans la salle où se déroule une soirée « amours différentes » : il s’agit de rencontrer, voire de passer la nuit, avec quelqu’un d’un genre différent. Une intersexualité riche qui offre la possibilité de flirter avec une femme-panthère, des transgenres lions ou d’autres créatures improbables. Rien de pornographique ne s’y déroule cependant, il s’agit avant tout de rencontres et de séduction. Les augmentés et transformés trouvent dans ce bar un milieu propice à leur épanouissement, plus convivial que le réseau social dédié qu’ils fréquentent régulièrement. Ce soir, une créature hippocampe au milieu d’un vaste bassin attise toutes les convoitises. De nombreuses chirurgies et divers implants ont transformé un humain somme toute banal en un être d’apparence merveilleuse. Plusieurs femmes-sirènes semblent avoir très envie de le ramener dans leur giron et se pressent contre lui. Les corps réarrangés se touchent et se frôlent avec un érotisme posthumain. Sur un énorme fauteuil de velours violet, deux femmes-louves se font des mamours tout en adressant des clins d’œil réguliers à d’autres partenaires potentiels. Un jeune novice à la tenue moulante qui met en avant ses attributs virils probablement retouchés par un chirurgien, tente une approche. Il est bien accueilli mais finit par lasser les deux créatures qui le chassent pour mieux faire place à d’autres prétendants. Le jeune novice est aussitôt consolé par une femme à trois seins dont l’âge est désormais impossible à déterminer. Les amours les plus improbables se constituent au gré des envies et des contacts.