Magma : tour d'horizon des chroniques autour du livre 25 août 2013 – Publié dans : La revue de presse, Notre actualité – Mots-clés : chronique, édition numérique, Lionel-Édouard Martin, livre numérique, magma, publiepapier
Magma, de Lionel-Édouard Martin, disponible en papier+epub, rencontre ses lecteurs. Visite guidée de quelques chroniques qui parsèment le web à son sujet.
[divider style="dotted" height="40px" ]Extrait de la chronique de Claire Laloyaux :
"Magma, « poème symphonique » de Lionel-Édouard Martin, impose une lecture heurtée et boiteuse, pleine de cahots, comme l’est le trajet en train vers Poitiers du narrateur de sa propre infortune. Martin, « un peu » et surtout poète, comme l’est son personnage bourlingueur, son double déformé, sait ce qu’une syntaxe heurtée mais aussi coulante, fondue dans les pulsations cardiaques, dit de « la forme mise en œuvre ». Ce court récit est tout autant l’histoire d’une trahison de la femme aimée que le lent accordement d’un sujet à son corps, séparé d’un autre par la distance et la rupture (temporaire) ainsi qu’à son sang, devenu coulée de mots et ponctuation inédite. Tandis que les autres récits de Martin, Anaïs ou les Gravières par exemple, s’appuyaient sur les choses vues, métamorphosées en chemin de l’écriture, en image du deuil (la jeune Anaïs en rappelait une autre, plus fantomatique), Magma au contraire décide dès son titre d’insister sur le recentrement autour de l’intime. [...] Rarement un texte, me semble-t-il, n’avait aussi magnifiquement relié l’écho antique, substrat classique de l’amour par la référence aux élégies heurtées et érotiques d’un Catulle, récitées par le « nous » et retraduites par Martin, à une modernité réduite bien souvent aujourd’hui à une solitude écrasant toute croyance en une lumière autre qu’artificielle. Si au commencement de Magma était le rythme, comme nous le rappelle si justement l’auteur, au commencement d’un amour qui sait l’effort est le Verbe, c’est-à-dire la Chair à pétrir et mouler en un seul corps, en un seul cœur-magma devenu poème, aussi dense que la lave statufiée après l’éruption."
[divider style="dotted" height="40px" ]Extrait de la chronique d'Anne Vivier :
"Et puis progressivement le projet gagne en épaisseur et en cohérence quand on comprend ce qui a amené cet homme dans ses errements, géographiques et psychiques. L'exaltation amoureuse, son expansion, suivie de la blessure et de sa rétractation. Lorsque notre héros accepte de se remémorer les mots de rupture de son amante, il se passe quelque chose, et l'écriture se fait plus rapide, phrases plus courtes, le rythme, comme un cœur qui reprend sa course, accélère, et la trajectoire descendante s'infléchit pour retourner à la lumière. Les mots ne sont plus de granites ou de calcaire mais de chair et de pulpe. Le magma a donné naissance à la vie dans toute son exultation."
[divider style="dotted" height="40px" ]Magma, sur e-litterature.net : exigence littérature
Extrait de la chronique de Pierre-Vincent Guitard :
"C’est toujours un plaisir renouvelé que de lire Lionel-Edouard Martin et ce court texte ne déroge pas à la règle.
Intéressant avant-texte où l’auteur précise sa manière d’écrire à l’écoute des phrases qui lui viennent ayant l’œil à la rêvasserie et l’oreille à la rythmique, pour finalement composer un poème symphonique précisant avec raison au moins pour la longueur du texte en tout cas d’une forme mise en œuvre ce qui me paraît être une définition très juste de ce travail sur la langue particulièrement réussi.
Musique !
De connotations en assonances, Vulcain, le démon de midi, rôde autour de cet immense phallus érigé sur le parvis de... Montparnasse. Et Quasimodo, à vrai dire un poète avec juste un petit ventre quadragénaire, s’y invente au fil de son langage intérieur une internaute. Le rappel d’un vers un peu détourné Mon âme est une infante en robe de couvent dont on cherche l’auteur puis se le rappelant avec désinvolture Sa main dans la tienne, et à la tienne Etienne, parce qu’il s’appelait Albert Samain, partir avec elle sur les chemins de la petite ville qui ressemble à toutes les autres villes. Telle une petite musique où les thèmes reviennent et se répondent, les mots par leur étymologie : libertine, liber, libre, livre ou par simple évocation : très cliché/Clichy, Montparnasse, à pied... construisent avec l’auteur - et le lecteur – un univers irréel. L’entretien des tombes évoque les dalles puis J’ai la dalle, mangeons et puis plus loin comme en écho l’heure de la croûte et ainsi de suite avec beaucoup de légèreté sans même que le lecteur y prête toujours attention plus occupé qu’il est à savourer la musique des mots de ce poète tout en oralité au sens commun du mot, mais aussi bien sûr au sens psychanalytique."
[divider style="dotted" height="40px" ]Magma, sur La lectrice à l'oeuvre
Extrait de la chronique par Christine Balbo :
"Magma, de Lionel-Edouard Martin, tient du texte hybride. Mais il y a dans ce terme « hybride » quelque chose de méchamment péjoratif, qui ne rend pas justice. Magma est un grand texte, dont on ne sait dire s’il est poème, prose, exercice de traduction latine, ou traité d’écriture. L’histoire est simple, mais ce n’est pas une simple histoire. Une histoire de cœur, de corps, qui prend fin. La mort d’un amour est la mort tout court. Quand meurt un amour, l’enfance n’est pas loin, l’enfance est là, et toute la littérature. Magma, c’est peut-être ça. Cet amalgame magmatique de ce qui fait un homme, ce qu’il a lu et ce qu’il a foulé, ce qu’il a haï et ce qu’il en retient. La femme, blonde, bien faite mais un peu passée, et l’homme, lui, qui y croit, qui se met à y croire. Non, décidément, Magma, ce n’est pas ça. Magmatient dans une valise. C’est une valise-chienne, fidèle, elle. Dans la valise, l’ordinateur. Dans l’ordinateur, la possibilité du web. Et sur le web, le souvenir de cette demande d’amitié de celle qui deviendra à la fois l’aimée et l’amour. Facebook, ce traître. Qui noue et dénoue, qui fait de l’écrivain un être qui se montre, et donc se donne. En puissance. Dans Magma, les fluides des corps se mêlent aux confidences crues, et les souvenirs de la femme, blonde, un peu passée, sont partagés dans la chair. La chair, c’est peut-être elle qui s’exprime, dansMagma. Ça bout et ça se fige, ça feint d’être vivant, mais ça vit tout de même, ça ravage tout sur son passage mais comme en douce. Magma, c’est mobile mais on n’en voit que l’immobilité, c’est brûlant mais c’est le froid que l’on ressent, ça avance mais ça pousse vers le passé. Magma, ça n’a pas de définition, et c’est presque indéfinissable. Magma, c’est un texte."
[divider style="dotted" height="40px" ]Enfin, nous avions déjà publié la chronique de Magma, sur les Glossolalies, à lire ici-même. Merci à tous et à toutes pour vos lectures !
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