Le Concierge Masqué s'attaque à Barnett ! 21 juillet 2013 – Publié dans : La revue de presse, Notre actualité – Mots-clés : détective privé, espionnage, humour, jack pasolsky, John Barnett, la véritable histoire de l'amérique des sixties, la véritable histoire de la guerre froide, la véritable histoire du crash de roswell, le concierge masqué, numérique, papier, patrick de friberg, publienoir, pull
Patrick de Friberg, interviewé par le Concierge Masqué ! Retrouvez l'article original sur le site du Concierge Masqué, merci !
[divider style="dotted" height="40px" ]Voici un auteur qui vaut le déplacement. Patrick de Friberg, qui en plus de me faire une belle interview, m’a fait connaître une nouvelle maison d’édition, Publie Noir.
La série des John Barnett se propose de retrouver l’écriture américaine, rapide, humoristique et irrévérencieuse des années 60 et 70. Les six volumes sont choisis et proposés par Patrick de Friberg et François Bon.
Ces romans sont à prendre en vacances pour passer un bon moment de rigolade.
Voici un résumé des deux premiers romans de cette collection à ne pas rater, car ça sort vraiment de l’ordinaire :
La Véritable histoire du crash de Roswell
1961. Jack Pasolsky est entraîné par son ami et agent du FBI Roberto Pancrasse Junior, dans une enquête stupide et simplissime où un agent du FBI s’est fait vaporiser en sonnant à une porte. Il apprendra, aux dépens de sa légendaire maîtrise de soi, que le crash de Roswell n’est que cette supercherie que tous les types ayant un cerveau normal savent, mais que les petits hommes verts ou gris ont une administration rigoureuse qui ne permet aucune légèreté sur l’établissement d’un constat d’assurance à l’amiable. Ce que rapportent tous les livres d’histoire de l’Univers.
La Véritable histoire de la Guerre froide
1962. Jack Pasolsky est poursuivi, assassiné, roué de coups par le monde entier parce que son épouse Natasha lui a offert une boîte de cigares cubains. Il apprendra par son ami et agent du FBI Roberto Pancrasse Junior, que la Guerre froide commencera si un jour, l’embargo empêche aux grands de ce monde, dont je ne suis pas du haut de mes 1m76, de continuer de fumer des Partagas. On ne dira pas, non plus, que mon éditeur peut m’envoyer tous les cigares qu’il veut, aussi
Deux romans dévorés en quelques jours, si ça, c’est pas un signe de qualité ! Et j’attends avec impatience la suite.
La semaine prochaine, nous irons nous entraîner dans une salle de boxe.
Je vous souhaite une très bonne semaine à tous, et n’oubliez pas de lire du noir !
Ma première question : peux-tu nous parler de ton enfance et nous dire comment tu es venu à écrire des romans ?
Je suis le dernier ex æquo d’une famille de six enfants. Nous vivions au milieu de livres, tous les murs des couloirs, des salles communes ou des chambres avaient leurs bibliothèques. Sans arrêt arrivaient de nouveaux bouquins, du roman, de la SF, des polars. C’est peut-être pour cela que j’écris depuis toujours, parce que le mot faisait partie de ma vie depuis toujours. Je n’ai pas le souvenir de ne pas avoir écrit de petites histoires sur des cahiers d’écolier, puis plus tard de faire lire mes romans à mes amis. J’ai toujours écrit, publié d’abord comme nègre par un concours de circonstances qui m’a fait entrer chez un grand éditeur dans l’urgence.
Une rencontre changera ta vie : celle de Vladimir Volkoff le 7 juin 1986 qui deviendra ton maître en écriture, peux-tu nous en parler ?
Je ne connaissais alors de Volkoff que son œuvre majeure, la moins connue, sa tétralogie des Humeurs de la mer des milliers de pages poétiques sur l’écriture, le théâtre, le déracinement. J’ai dû relire ces quatre romans en boucle pendant une année. Un chef d’œuvre. Un jour, j’ai appris qu’il donnait une séance de dédicace dans la région parisienne. Je me suis pointé avec un manuscrit, le futur roman « Dossier Kristina », qu’il prit en me demandant si je pourrais lui dédicacer le premier exemplaire s’il devait sortir un jour. Il m’a demandé ensuite de le suivre au dîner. Volkoff avait une véritable cour qui le suivait, de vieux réacs qui le charmaient et vivaient à ses crochets. J’étais très mal à l’aise jusqu’à ce qu’un d’entre eux me propose un duel à l’épée parce que je lui avais déclaré que l’âge n’efface jamais le con. Ce devait être une habitude dans ce cercle. J’étais atterré par tant de stupidité. J’avais pris quelques cours de fleuret quand j’étais en Corniche à Toulon, mais rien de sérieux. En revanche, j’avais une longue pratique des sports de combat et de l’esquive. Chaque fois que l’homme me chargeait, j’esquivais et lui fichais une raclée du plat de l’épée. Il avait un petit cri plaintif ridicule. J’avais mis les rieurs de mon côté, Volkoff se tordait de rire. Après, nous nous sommes vus chaque mois, toujours dans l’échange et l’opposition d’idée.
Tu as écrit des romans sous le pseudonyme de Mornevert, peux-tu nous expliquer la raison ?
Tout d’abord, de manière chronologique, mon premier éditeur qui voulait protéger un écrit « chaud » que j’écrivais en « nègre », m’avait demandé de signer un contrat sous pseudonyme. J’avais choisi celui-ci, parce qu’il était la traduction en français de mon nom et un clin d’œil aux Antilles qui sont une partie de mes gènes. Ensuite, l’habitude fut prise et me permit de publier sans que mes employeurs soient mis au courant de ma double activité. En 2005, j’ai abandonné le pseudo pour écrire sous mon nom.
Parle nous du projet d’être traducteur de John Barnett (série la Véritable Histoire de l’Amérique des sixties). Comment t’est venu ce projet et parle nous de John Barnett ?
C’est Laurent Guillaume qui m’a donné l’idée de cette série. J’ai traduit un premier, me suis tant amusé que la suite s’est imposée : l’idée de décrire l’Amérique des sixties depuis New York avec ce ton décalé, tout en révélant des points réels et historiques de cette folle histoire a dû être un travail fou de la part de Barnett. Ensuite François Bon et Publie Noir a permis que la série soit éditée. Il faut se rendre compte que « la véritable histoire de l’Amérique des sixties », c’est plus de trois mille pages, une dizaine de romans, des titres déjantés comme Black is Red comme le cul du vieux colonel, Lézard, lève-toi et marche,Le moine ne portait pas de bas, Même les flics ronflent la nuit, Jamais d’eau pour Pasolsky, Joe, le paradis et leurs enfants illégitimes , Un doigt de trop pour faire tomber la dernière pluie, Les jambes de Joe dans le jeu d’Elvis… On y trouve tous les mythes et les complots de l’histoire de l’Amérique, la guerre froide, Roswell, Elvis, Marilyn, JFK, les premiers pas sur la Lune, le Watergate… Une folle aventure !
John Barnett est l’un de ces écrivains mystérieux qui me donnent envie d’écrire par la liberté totale qu’il se permet pour raconter ses histoires. Je reprends avec plaisir l’un de ses aphorismes : je ne parle jamais d’un disparu, c’est pour cela que je ne parle jamais de Dieu devant un illuminé. Il est né en 1931, a été vu pour la dernière fois en 1969. Sa fille, Maggie Barnett nous a ouvert les droits à la traduction “libre” dans laquelle je peux tout me permettre et surtout aucune limite au surréalisme de l’écriture. Il est sûrement encore vivant.
Parle nous de ce détective privé très loufoque, Jack Pasolsky.
Pasolsky est le produit de cette génération d’Américains de New York qui avait une histoire européenne avant une histoire américaine. Il est né à Brooklyn, dans la communauté juive et slave du bord de mer, d’un père boxeur pour la mafia – celui qui s’étend quand les paris sont favorables – et d’une mère réfugiée communiste qui avait fui la montée du nazisme. Il a vécu une enfance presque d’orphelin, ses parents occupés à combattre plus qu’à s’occuper de lui. Ensuite, ce fut Harvard grâce à une bourse sportive de quaterback, la guerre de Corée et le retour à la vie civile bien cassé comme détective privé. Jack joue du trombone à coulisse, n’aime pas les politiques, boit trop, se fout de tout sauf des jambes de sa secrétaire, qu’il regarde plus qu’il touche parce que c’est la fille de son écrivain de John Barnett.
Dans le premier tome des aventures de Jack Pasolsky nous passons des petits hommes verts a Obama. Ca peut surprendre, parle nous de La Véritable histoire du crash de Roswell ?
L’Histoire avec John Barnett c’est d’expliquer que souvent, quand le politique prend une décision, elle devient si absurde qu’elle façonne un écho explosif. Là, les militaires US tentent de prouver que le crash de Roswell fut en 1947 le simple accident d’un ballon-sonde et donc, que les extra-terrestres n’existent que dans l’imaginaire de la société américaine. Seulement, vingt ans après, quand l’information arrive enfin aux confins de notre galaxie, une compagnie d’assurance extra-terrestre envoie l’une de ses expertes pour expliquer que sans constat d’assurance, il n’y a pas de crash, et donc désire déposer une plainte pour tentative d’escroquerie à l’assurance envers une compagnie galactique. La suite est une folle suite de péripétie entre la volonté de désinformer des autorités, l’attitude franche et administrative des petits hommes verts et au milieu Pasolsky qui ne parvient qu’à envenimer les choses en voulant résoudre l’enquête.
Dans le deuxième tome : La Véritable histoire de la guerre froide, on se retrouve dans une bataille entre Hoover-Le Che-Natacha pour des cigares très particuliers. Tu as dû être plié de rire en traduisant.
L’idée que la guerre froide ne soit que la conséquence d’une pénurie de cigares, parce que sans cigare, plus de réunions de riches et de politiques, plus de traités, plus de sociétés secrètes, m’a en effet bien fait rire. Pasolsky se trouve avec en main les dernières graines que la révolution cubaine n’a pas réussi à sauver. Il voyage entre le Kremlin et Paris en passant par Cuba et Washington pour négocier la partition du monde contre une part des futurs plants de cigares Partagas. L’idée de Barnett était de montrer l’absurdité du monde souvent aux mains d’incapables.
As-tu une anecdote sur ces deux premiers romans de John Barnett ?
Un soir alors que j’étais en train de travailler sur La Véritable histoire de l’assassinat d’Elvis Presley et que Barnett décrivait la prononciation du néerlandais, je fus surpris par mon épouse en train d’’essayer de prononcer les mots hollandais écrits dans le manuscrit. Après le fou rire, j’ai compris que l’homme avait autant voyagé que moi et qu’il avait pris un malin plaisir à noter tous les travers des peuples rencontrés, jusqu’à en faire une caricature revigorante.
Parle nous aussi de ton roman Momentum qui a eu un énorme succès chez les lecteurs et qui a reçu le Grand Prix 2011 du Cercle Caron ?
Le cercle Caron c’est la franc-maçonnerie du roman d’espionnage. Il a été créé par Percy Kemp et celle qui deviendra ensuite mon épouse. Momentum, c’est cet instant où l’histoire bascule grâce à ce facteur humain imprévisible par les stratèges projectionnistes. L’homme fait l’Histoire. Il sera republié chez Publie Noir bientôt.
Peux-tu nous parler de tes projets littéraires, le concierge est curieux !
Il y a d’abord les neuf romans de Barnett qui paraîtront tous les mois avec le prochain, bientôt, La Véritable histoire de l’assassinat de Marilyn Monroe, encore plus déjanté et fou que les premiers. Ce sera ensuite un roman d’espionnage, Le Dernier Codex. Il est l’aboutissement d’un montage du KGB dans les années 80 pour détruire la chrétienté qui était en tête de la révolution polonaise. Seulement, la Russie d’aujourd’hui s’appuie sur la religion et est elle-même menacée si ce complot renaît. Après, parce que le Concierge est gourmand, je peux lui glisser à l’oreille qu’il y a trois autres romans d’espionnage de prévu dont un que j’écris depuis vingt ans sur les journées passées lors de la chute du mur.
Comment écris-tu ? (Le matin, le soir, dans un bureau….)
J’écris le matin, tôt, à la fraîche ? L’après-midi, je corrige et relis d’autres manuscrits. Je travaille une dizaine d’heures par jour sur mes manuscrits.
Quel est le dernier roman que tu as lu ? Et quel roman emmènerais-tu sur une île déserte ?
Dernièrement, je me suis fait toute la série des Moussa Konaté chez publie noir. Un grand écrivain de polar qui nous offre ce petit ressentiment de jalousie d’écrivain. Avant, j’ai dévoré les deux derniers Paul Colize. Je partirais avec les Humeurs de la Mer de Vladimir Volkoff, sans hésitation.
Quelle est l’actualité qui t’énerve en ce moment ?
Cette habitude de nos peuples aux ventres pleins de se plaindre de leur confort alors qu’ils pourraient jeter un œil pour comprendre qu’ils sont chanceux de survivre.
Quels sont tes films préférés et pourquoi ?
Je suis un fan des grandes séries de science-fiction. La guerre des étoiles ou la grande série de Star trek. Je n’imagine le cinéma que pour rêver et me sortir de mon quotidien. Je regrette l’écriture dans le cinéma, les dialogues d’Audiard. Je vois passer beaucoup de scénarios qui sont si pauvres en écritures que je me demande s’ils ne sont là que pour appauvrir encore et toujours la production française…
Tu as deux passions dont j’aimerais que tu nous parles : La Cuisine et Le Cigare ?
J’ai commencé à fumer le cigare quand on a interdit de le fumer dans les lieux publics. J’en fume un par jour, ou deux, mais pour le plaisir de savoir qu’il faut s’arrêter de travailler pour ce rituel qui prend du temps, dont on est obligé de suivre le rythme. La cuisine, c’est ma pause journalière pour garder mon épouse, c’est certain.
Côté musique, quels sont tes goûts ?
Le Jazz et le jazz. L’un de mes prochains romans tournera autour du rythme de cette musique qui m’a façonné autant que la lecture des classiques.
Quel sera ton mot de fin ?
J’ai hésité entre la fougue humoristique de Barnett et une cicatrice plus profonde de l’écriture d’un nouveau roman, alors comme mot de la fin je livre au Concierge le dernier mot de mon futur roman
[Sais-tu pourquoi je n’aime pas les Soviétiques, mon Jean ? C’est le bruit des chenilles de leurs chars qui me heurte. Cette musique me ramène à l’Histoire. Le tintement métallique et vulgaire sur les pavés qui annonce un monde sans Jazz. Aucune musicalité, la partition de la Mort faite cacophonie. En revanche, quand j’entends un train, les grincements du départ qui annoncent le début d’un rythme digne d’une improvisation de Dodds Warren “Baby”, je ne suis plus entre les jambes de mon père et de mon oncle dans le wagon qui nous emmenait vers la chambre à gaz. Je suis plutôt avec eux, courant le long des voies après notre évasion. La batterie du grand Dodds nous accompagnait alors dans la cadence folle de nos cœurs. Il nous offrait le tempo joyeux de l’Espérance, le Jazz nous redonnait la vie.]
Gunther – Dernier aparté sur le Jazz avant de mourir, Berlin-Est 1989
[divider style="dotted" height="40px" ]La véritable histoire du crash de Roswell
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