Un texte/Une voix — Ne cherchez plus mon cœur/Jean-Michel Maulpoix 2 juin 2013 – Publié dans : Un texte/Une voix – Mots-clés : Jean-Michel maulpoix, ne cherchez plus mon cœur, un texte une voix
Ce dimanche, dans Un texte/Une voix, c'est Jean-Michel Maulpoix qui a bien voulu répondre à nos trois questions. L'occasion pour vous de découvrir son écriture intense, réflexive, et sa fluidité si singulière.
[divider style="dotted" height="40px" ]Quelle est la phrase/anecdote/situation qui déclenche l'écriture de Ne cherchez plus mon cœur ?
Ce n'est ni une anecdote, ni une situation, mais un pronom démonstratif neutre : "cela." Il revient, lancinant, tout au long des premières pages. Il donne le coup d'envoi. Il désigne l'écriture même et sa mise en route : "Cela qui s'aventure ne porte pas de nom." Michaux disait (je cite approximativement, de mémoire) : "dessinez machinalement sur le papier, il apparaîtra toujours des visages." C'est ici à peu de chose près ce même geste, appliqué à la langue... qui part à l'aventure.
Si Ne cherchez plus mon cœur était une personne ou un personnage, qui serait-il ?
Disons une sorte d'Arlequin, c'est-à-dire un homme fait de plusieurs morceaux, de plusieurs costumes. Ce qui m'importe est le potentiel de fictions contenu dans ce livre. Il est constitué des romans que je n'écrirai pas.
Quel passage/mot/extrait de Ne cherchez plus mon cœur vous tient le plus à cœur et pourquoi ?
Sans doute est-ce le premier paragraphe qui me tient le plus à cœur, peut-être en ce qu'il remplit le "contrat" suggéré par ma réponse à votre première question : immédiatement, de l'intime succède au neutre. Le "cela" enclenche ou réveille une image qui vient de très loin, dans l'enfance, lorsque j'accompagnais mon grand père à la pêche au bord de la Meuse et que je regardais patiner les araignées d'eau près de la rive...
À dimanche prochain !