Dissection du sondage ‘Publie.net & la littérature au numérique’ 14 mai 2013 – Publié dans : Notre actualité – Mots-clés : , , , ,

Une dissection d'enquête ?

Le questionnaire mis en ligne il y a quelques jours a recueilli 71 participations, merci à ceux qui ont pris le temps d'y répondre.

Cette dissection consiste en fait en une analyse relativement synthétique des résultats obtenus (nul animal ne sera ici blessé, les seuls outils utilisés pour rédiger cette analyse furent une paire de lunettes, un aimable ordinateur et une souris filaire).

Vous trouverez ci-dessous les extraits les plus significatifs de l'analyse et leurs graphiques, analyse que vous pouvez aussi télécharger dans son intégralité.

[button link="http://publie.net/wp-content/uploads/2013/05/AnalyseSondagePublieNet.pdf" target="_blank" round="yes" size="normal" color="white" flat="no" ]L'analyse complète [PDF][/button]

L'analyse en bref

Le but de cette enquête était de cerner les caractéristiques d’un lecteur de ­Publie.net en tentant d'en dégager un portrait, et, en négatif, deviner quels publics ne s’intéressent pas à Publie.net. Ensuite, une fois ce portrait dessiné, j’ai voulu saisir comment ses lecteurs pratiquaient Publie.net ; enfin, je me suis intéressée à leurs représentations du livre numérique et de ses particularités. Ces représentations sont-elles précises ou floues ? Positives ou négatives ? Susceptibles d’évoluer ou au contraire très stabilisées ?

Portraits de lecteurs

Afin de restituer l’environnement dans lequel cette enquête a eu lieu, il convient de dresser un portrait préalable d’un lecteur numérique français moyen afin de s’attacher ensuite à préciser ce qui le rapproche et ce qui l’éloigne d’un lecteur numérique moyen de Publie.net. Pour cela, une brève enquête documentaire mène à une enquête particulièrement intéressante, le 3e baromètre des usages du livre numérique (PDF) d'OpinionWay.

Le lecteur numérique

On y apprend en effet que 15 % de la population française âgée de 15 ans et plus a lu au moins un livre numérique en partie ou en totalité alors que ce chiffre était de 5 % en 2011. Le lecteur moyen de livres numériques est un homme d’environ 35 ans, diplômé. Les lecteurs numériques lisent plus que les lecteurs non numériques (22 % des premiers lisent 20 livres par an pour 14 % des seconds). Au niveau des supports de lecture, la liseuse est privilégiée à 88 %, la tablette la suivant de près à 80 %, quand les ordinateurs portables et fixes sont eux utilisés par respectivement 47 % et 44 % des lecteurs numériques.

Le lecteur numérique d'ouvrages Publie.net

Le lecteur Publie.net est lui aussi majoritairement masculin (59 % d’hommes contre 39 % de femmes, et 1 % ne souhaitant pas répondre). La tranche d’âge correspond elle aussi à celle du lecteur numérique moyen, 61 % des répondants ayant entre 25 et 50 ans. Le reste des âges se répartit de façon équilibrée, 20 % des lecteurs Publie.net ayant entre 18 et 25 ans, le même chiffre que pour les lecteurs ayant entre 50 et 70 ans. On peut noter qu’aucun répondant n’a moins de 18 ans ou plus de 70 ans, et qu’aucun n’a pas souhaité répondre. Les lecteurs Publie.net sont de très grands lecteurs, puisque quand, comme on l’a vu précédemment, 22 % des lecteurs numériques lisent plus de 20 livres par an, eux sont 70 % à en lire plus de 30 par an. Et ces 70 % se répartissent en 28 % lisant entre 30 et 50 livres par an et 42 % à en lire plus de 50. Même en tenant compte d’une tendance à exagérer sa réponse afin de correspondre à un schéma social qui considère comme valorisant de lire un grand nombre de livres, cela reste un pourcentage considérable. On peut néanmoins supposer que les répondants sont parmi les plus grands lecteurs des lecteurs Publie.net. 16 % des répondants lisent entre 15 et 30 livres par an, 6% entre 5 et 15 livres, 1 % seulement lisant moins de 5 livres par an.

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Un lecteur Publie.net partage beaucoup de traits avec celui d’un lecteur numérique moyen, avec quelques particularités qui l’en différencient néanmoins, qu’elles se situent dans l’exagération conséquente de ces traits ou bien dans leur totale opposition.

Pratiques et ressentis des lecteurs

Les questions qui restent pour l’instant sans réponse sont celles qui touchent à la perception par ce dernier du catalogue Publie.net et plus particulièrement des ouvrages complexes, multimédia ou à navigation non linéaire. Intéressent-ils les lecteurs ? Est-ce que ceux-ci les perçoivent encore comme de la littérature ? Quels critères les guident dans leur choix d’ouvrage ?

Pratiques

Le lectorat de Publie.net a intégré de nouveaux usages, et le bouche-à-oreille physique qui existait pour les livres papiers s’est transformé en un bouche-à-oreille virtuel, qui fonctionne grâce aux réseaux sociaux tout en restant basé sur la reconnaissance des goûts de nos connaissances et de nos proches comme critère pertinent de choix et d’achat. Ce positionnement des auteurs comme guide de sélection est lui la reproduction d’un cheminement déjà existant pour les livres papiers. Le faible impact des recommandations de libraires est ­peut-être le signe qu’elles ne sont pas encore assez présentes, ou que les lecteurs n’ont pas encore intégré la consultation de ces recommandations à leur pratique de recherche d’ouvrages. L’importance des couvertures est elle aussi légèrement moindre que prévue, mais reste tout de même un réel critère discriminant : maintenir une recherche graphique d’esthétisme et d’efficacité reste donc nécessaire.

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Ressentis

52 % des répondants ont déjà lu des ouvrages Publie.net que l’on appellera d’expérimentation, ceux qui combinent texte littéraire, autres médias, navigation non linéaire, et 27 % d’entre eux envisagent de le faire. Seul 13 % n’en ont jamais lu et ne souhaitent absolument pas en lire, on peut donc considérer que ces ouvrages d’expérimentations répondent à une demande.
41 % des répondants considèrent qu’elles constituent une forme particulière de littérature, tandis que 32 % les voient comme autre chose, mais sans savoir quoi. 8 % ne savent absolument pas comment les classer, et 11 % en ont, eux, une idée précise.

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Les répondants sont donc curieux et lecteurs de ces ouvrages particuliers, qu’ils considèrent comme importants, mais paradoxalement, ils ne savent pas encore à quelle catégorie ils appartiennent, et même s’ils sont encore dans le champ de la littérature.

Conclusion

Le fait que les ouvrages d’expérimentation soient lus par 27 % des répondants sur liseuse et 30 % d’entre eux sur la tablette iPad est révélateur d’un paradoxe : seule cette dernière permet d’expérimenter véritablement en utilisant un format ouvert, l’epub, alors que les liseuses sont très limitées et ne permettent pas la lecture de vidéo, de son, la navigation non linéaire, et pourtant elles sont utilisées presque à égalité l’une et l’autre. Ceux qui lisent des ouvrages complexes sur liseuse ne profitent que de façon limitée de leur originalité. C’est donc au niveau des constructeurs et des développeurs, qui ne travaillent pas ou peu à rendre leurs moteurs de rendu plus performants, que se situe le problème. Il incombe aussi aux éditeurs de signaler ceux de leurs ouvrages qui ne sont lisibles que sur iPad.

Il semble également important d’élargir le noyau de lecteurs impliqués et attentifs à Publie.net, en communiquant aussi de façon traditionnelle (relations presse, librairies) afin de toucher de nouveaux publics tout en continuant à échanger sur les réseaux sociaux et via le blog de Publie.net.