[NOUVEAUTÉ] La porte de la chapelle, de Fanny Garin 25 août 2021 – Publié dans : Notre actualité – Mots-clés :

L'époque est celle de l'autre. L'autre nous inquiète beaucoup, ou nous émeut beaucoup (parfois les deux à la fois). L'autre et sa misère, l'autre et la violence qui lui pleut dessus, l'autre et ses espoirs, ses envies, ses moments de respiration (et il faut les dire) aussi. Se mettre à la place de l'autre est un exploit impossible que parvient à rééditer, sans doute plus qu'aucun autre, l'art de la littérature sans pour autant s'épuiser à travers les siècles. Et là où bien des romans jetables (comprendre ici, qu'on ne peut lire qu'une fois) cherchent à saucissonner lecteur et auteur dans une même apparente individualité de connivence, des livres plus féroces font de l'empathie non pas leur sujet mais leur essence. C'est le cas de La porte de la chapelle, premier roman de Fanny Garin, également poète (un recueil paru chez Isabelle Sauvage) et dramaturge.

Il sonne le premier acte de notre rentrée Temps réel en trois (temps, actes) qui verra lui succéder le deuil en vers libres (Perdre Claire, première publication de Camille Ruiz, grande découverte pour nous) et le western de fantaisie (L'était une fois dans l'ouest, de Thibault de Vivies, suivant le cycle de saisons et son hiver inaugural).

Dans La porte de la chapelle, tout est vu de la rue où elle vit. Elle, c'est cette jeune fille qui a quitté son domicile et qui regarde se lever les aubes. On ne va pas se mentir, c'est parfois dur ce qu'elle traverse. Mais tant qu'elle sera lue, elle ne sera pas seule à y faire face.

 

L’une d’entre nous a fui. L’une d’entre nous a profité du sommeil de l’homme pour partir. Nous étions alors toutes cette fille qui fuyait comme une bête.

Qui qu’elle soit, d’où qu’elle vienne, elle doit maintenant s’en sortir seule. La voici en proie aux violences de la ville, à l’ivresse, à la prostitution. Dans la rue, tout est à réapprendre : comment interagir et avec qui, où se trouver un abri, comment s’alimenter, savoir se tenir chaud... Les regards se posent sur elle, certains plus à craindre que d’autres. Son nouveau territoire se dévoile. Jusqu’où peut-il s’étendre ? À la rue ? Au quartier ? Au monde dans son ensemble ? Si jeune et déjà sa survie se joue là, sous des yeux qui savent ne pas la voir. Mais aussi la vie tout court, soufflant le chaud et le froid, l’extase et le dégoût, l’angoisse des nuits et la beauté de l’aube, chaque jour recommencée.
En quelques deux cent pages d’une rare intensité, Fanny Garin parvient à nous remettre le cœur à sa place.

 

 

 

 

 

*

184 pages
ISBN papier 978-2-37177-618-0 - 17€
ISBN numérique 978-2-37177-261-8 - 5,99€

 Vous pouvez commander ce livre directement sur notre boutique (une manière de soutenir la maison d’édition et ses auteurs) ou en ligne (Place des libraires, etc.) — et bien évidemment chez votre libraire en lui indiquant l’ISBN 978-2-37177-618-0, distribution Hachette Livre.

ACHETER LE LIVRE