Nous revoilà dehors (bien que jusque-là invités à nous confiner à l'extérieur, si la chose est possible) et libres. Il n'est pas impossible que nous ne regagnions au fond qu'une forme de liberté surveillée, considérons-nous donc en conditionnelle, ou affublé d'un bracelet électronique (mais tout va bien, certains ex-ministres en portent). Bref, nous voilà libres jusqu'à un certain point (et une certaine heure de la journée), mais pas libres non plus au point de pouvoir nous retrouver : il faut raison garder, marché de la poésie aux calendes grecques reporter, comédie du livre en distanciel se résigner. Mais, surtout, ne pas trembler.
Ou alors si, trembler. C'est-à-dire s'en remettre aux vibrations intérieures de Juliette Cortese, tels qu'elles se déploient dans son premier roman Lent séisme, qui paraît aujourd'hui. Mettant en scène le périple (intérieur et extérieur) de Gustave et des voix (extérieures et intérieures) qui l'animent, Lent séisme est une plongée dans un territoire traduit par l'imaginaire et dont la poésie est la langue source. La ville, l'enfance, le temps lui-même, tout finit par remonter à la surface quand on commence à creuser. Or, dans Lent séisme, c'est l'écriture qui nous creuse.
Trembler, nous pouvons aussi le faire en imaginant les lendemains futurs si rien n'est fait pour endiguer le réchauffement climatique. Mais il est possible de suivre une autre trajectoire et d'envisager autrement l'avenir : bien sûr que c'est possible, dit le poète, et des utopies se dessinent. La nouvelle édition de Climats, qui paraîtra le 19, devrait nous aider à les appréhender. Dans son nouveau format qui tient dans la poche, (re)plongez-vous dans l'épopée d'un monde en pleine métamorphose, soumis à des forces qui dépassent l'entendement, et ce depuis des millions d'années. Découvrez aussi l'adaptation du livre en disque, dans une lecture de l'auteur accompagnée des musiciens Fred Wall°ich et Philippe Salicetti. Quelques extraits sont déjà en libre écoute. D'autres suivront. Le disque est à commander sur notre site en CD, en numérique, ou en pack avec le livre. Et bien sûr en librairie, pour accompagner cet incontournable du catalogue prêt pour une nouvelle vie.
Trembler semble donc la solution opportune : il s'agit après tout de se fondre dans le mouvement tout en ne bougeant pas, ce à quoi nous nous entrainons avec application (et beaucoup de self control compte tenu de la situation, il faudrait s'en féliciter) depuis plus d'un an. Ou bien vibrer, plutôt, comme quand on dit d'un livre, par exemple, qu'il nous fait vibrer. Quel meilleur programme pour ce mois de mai libéré-surveillé ?
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Notre actualité
Déjà parus
Les coulisses de la maison d'édition
Écoutez un extrait du disque Climats :
Rendez-vous
Jeudi 5 mai 10h : Séminaire organisé par l'université de Paris-Nanterre "Les marges sont-elles vraiment le centre ?" Rodolphe Pérez (Avec Antonin Crenn et Guillaume Vissac) — Dispositifs médiatiques autour du livre : réflexions sur les enjeux numériques de la création littéraire. Programme complet du séminaire ici, lien direct pour assister au séminaire en ligne là.
Samedi 22 mai, à partir de 17h : 13e festival des Eauditives : à Barjols (83), lectures de Laurent Grisel de Climats, épopée suivi...
... le dimanche 23 mai à Seillons (83),à partir de 10h00, galerie OUPS !, d'une lecture de Climats en compagnie d'Élodie Barthélémy.
Le 11 juin, Journées organisées par C3V sur les thèmes du climat et de la biodiversité : concert avec Fred Wallich (saxo), Philippe Saliceti (piano), Alain Cure (électro-acoustique) et Laurent Grisel (voix) suivi...
... le 12 juin d'une lecture de Climats, épopée, avant conversation avec le public.
Revue de presse
Doucement (!)
"Reste la poésie, ce refuge pour les rencontres et le dialogue en terres sauvages, gauloises, ce doux cocon qui a des airs de boxon à mettre en chanson. "
La poésie la poésie "comme principe actif de la vie la plus simple, jusqu’à se faire agent mécanicien réglant un dérailleur de bicyclette, attentif jardinier employé à planter des bâtons pour y faire grimper des pois."
"On apprécie ces mouvements d’écriture qui osent dire la tendresse, l’attachement frémissant qui relie le poète à celle qui partage depuis longtemps maintenant sa vie ainsi qu’aux enchantements divers du monde."
"Il est remarquable le pouvoir d’évocation de ces poèmes en prose. Le lecteur se rend dans les lieux, y sent les odeurs, l’ambiance, ressent les émotions."
Jusqu'à très loin collectionne "des traits du quotidien qui font que le quotidien échappe à la routine et à la banalité : (...) tout lieu ou tout moment marquant, sans qu’il soit, l’un comme l’autre, extraordinaire."
J'ai été hameçonné par cette poésie frontale, simple et accessible, qui embrasse le courant d'un cours d'eau, rapide ou tranquille, pour se rappeler qui on a été.
