Lettre d'info de juillet 2020 9 juillet 2020 – Publié dans : La lettre d'info

 

 

Des nouvelles des beaux jours

Bel été, doux voyages

Chères toutes et tous,

Si la vie était un plateau de jeu de société, nous en serions à souhaiter faire des double-six à tout va, à tomber sur des cartes chance, à gagner 20 000F sans passer par la case prison (et non le contraire), à surfer sur des mots compte triple et que sais-je. D'ailleurs, que sais-je ? Que l'été est là, parmi nous, en nous peut-être, et qu'on espère toutes, tous, qu'il nous apportera une respiration au mitan de cette année anxiogène sur bien des points ; en somme, qu'il nous offre une oasis de beauté dans ces jours affreux. Sauf que ça, ce n'est pas le présent c'est Les présents (donc le futur : rendez-vous le 25 août, sauf si vous êtes abonné, auquel cas Les présents, c'est maintenant). Si nous sommes allés trop loin sur le plateau du temps, rien de grave, il faut simplement revenir en arrière de quelques cases, par exemple pour écrire sur les globes et les planisphères pour que triomphent les fictions douces. Si nous sommes remontés trop loin, il faut sans doute se décaler un peu, faire un pas de côté, voire changer de plateau. Faisons ça.

Un texte est une marée qui monte (..) On s'y tient, dans la douceur de ce qui fut, replié dans l'effacement possible. C'est une piste. Ou, non, n'effaçons pas : avançons. Un coup de dé (le hasard) et nous voilà déjà confronté au mystère de tuyau qui récupère la sauce, la draine [on] ne sai[t] où, ça descend dans le sol, peut-être jusqu'aux Enfers, à moins que ça ne débouche tout simplement sur une autre cité engloutie dans laquelle les sacrifices druidiques s'offr[ent] aux deux points extrêmes du jour, à midi et à minuit (futur encore, La chute de la ville d'Is est prévue pour le 19 août) ? Je ne sais pas si, dans les faits, cet été sera ou non propice aux sacrifices druidiques. J'ai envie de dire, à vous de le découvrir ! J'ai envie de dire que, comme dans certains jeux labyrinthiques, on peut avoir envie d'entrer dans le mur, trouver les passages, zigzag d'une brique à l'autre. On voudrait frayer, se glisser, dégager les trappes, ouvrir et fermer incurver les lignes. On peut le faire. Aller d'un plateau à un autre, jouer avec des dés pipés, jouer du pipeau à qui veut l'entendre : Je regarde les géants défiler, réguliers, sages, en file indienne. Sensuels, ils se forment et se déforment, se désirent dès le réveil. N'est-on pas allé trop loin ? Mais qu'entend-on par loin ? Ne voulions-nous pas tout simplement prendre le large ?

Direction l'île aux mouettes (à moins qu'elle soit tout simplement aux trésors) sur un autre plateau encore. Ici, cette nuit, un bateau, étrange, a surgi des brumes, l'apparence d'un bateau de rivière, très haut au-dessus de l'eau, avec une grande cheminée noire et un pont digne d'une maison d'été. Nous revoilà en été, c'est-à-dire notre point de départ, mais aussi notre principal horizon à l'instant t. Bouger, aller, partir, se mouvoir, fuir la foule, s'en remettre aux échappées et aux échappatoires, doubler le nombre de cases parcourues à chaque nouveau jet de dés, en un mot voyager. Faire le pari des flux maritimes et de leur faune (est-ce que le requin-emblème croque les câbles et provoque des pannes ?) VS faire le pari de l'eau douce : 600 000 milles litres d'eau par seconde. C'est impensable, 600 000 litres d'eau par seconde. Je n'arrive pas à me le représenter. Je sais juste qu'une telle vision peut calmer les plus agités. C'est vrai, cela pourrait nous aider à nous apaiser. L'image d'une cascade dans cette lettre est un présent pour celles et ceux qui pourraient craindre de se dessécher.

De toute façon, l'eau, avec ou sans naïades contorsionnistes aux faces lunaires striées de bleu n'est pas toujours ce qu'elle semble être : parfois ce que nous avons pris pour mer était encore terre. Les qualités mêmes, les textures des sols, se sont mélangées, puis inversées. Comment faire dans ce cas sinon marcher sur l'eau ? Le tenter tout du moins. Nous éloigner d'une case ou deux sur la grille quadrillée d'une bataille navale mais sans frégates, sans explosions, sans porte-avions, merci. Rien que de l'eau. Ce sera tout. Sauf si, après avoir tiré une carte mystère, nous revoilà réexpédié sur la terre ferme et nous voilà les pieds sur elle, et l'eau s'il en reste n'est plus qu'en nous (et là : de l'énergie sororale à revendre dès le 23 septembre) : je sens dans mon dos comme un filet d'eau froide. Mais rien n'y coule. Je crois qu'on appelle ça la peur. C'est quelque chose qu'on a, pas quelque chose qu'on est. J'ai la peur, mais je ne sais pas pourquoi. J'ai envie de dire : tout va bien. Pas d'inquiétude. L'été est là et il nous emportera quoi qu'il arrive, même si on ne bouge pas, ou peu. Oublions un moment les vagues, présentes ou à venir, et remettons-nous en aux lacs et aux mers d'huile. Au calme. Après tout, les phares nous aveuglent mais nous savons que nous arrivons bientôt. Bon voyage donc,

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N'oubliez pas le printemps

La ville soûle, de Christophe Grossi...

 

Quel est le nom de cette ville qui brûle en moi ?

Dans ce récit qui procède par fragments, où les voix convergent et se complètent, une galerie de portraits se construit. Une nouvelle carte apparaît, faite d’itinéraires réels ou imaginaires, le long desquels les absents hantent les vivants. Et chaque trajectoire prend la forme d’un possible soubresaut.
La ville soûle n’est pas un récit de voyage au sens propre : c’est une métamorphose.

224p., 18€ / 5,99€

Portrait de ville, cette ville soûle est aussi une rêverie amoureuse en forme de fleuve, qui dessine des trajectoires en quête d'un profil d'équilibre. (...) Beau et touchant.L'espadon

...et réédition de Va-t'en, va-t'en, c'est mieux pour tout le monde

 

Pendant un an, le narrateur sillonne les routes et visite les librairies comme représentant pour le compte d’un éditeur indépendant, le plus souvent en musique.

Road-trip intime et professionnel prolongé par les photos de Nathalie Jungerman comme autant d’horizons possibles, Va-t’en, va-t’en, c’est mieux pour tout le monde est une aventure littéraire doublée d’une réflexion sur les conditions de diffusion (et de dispersion) de la littérature aujourd’hui.

152p, 14€, 4,99€

Un road-trip comme un long poème, sensible à la blessure et habité de littérature.Corinne Amar, FloriHebdo

Des étés Camembert, de Daniel Bourrion
& Roxane Lecomte

 

Comment s’opère la rencontre de chacun avec le monde du travail ? Jeune, à quoi se destine-t-on, et qui se voit-on devenir ? Comment se fabrique le camembert industriel ? Vaut-il mieux l’ignorer ? Qui ne s’est jamais dit un jour, et si je travaillais dans une fabrique de camembert ? Personne, assurément.
Dans ce récit autobiographique aussi fulgurant que décalé, Daniel Bourrion raconte sa découverte du travail à la chaîne et son entrée soudaine dans l’âge adulte.Images de Roxane Lecomte120p, 12€, 5,99€

Quelle écriture ! Un récit coup de poing, tout en retenue, sobrement descriptif.Les notes

Le Journal du Brise-lames,
de Juliette Mézenc & Stéphane Gantelet

 

Le Journal du brise-lames est un poème épique dit à des tétrapodes. Le Journal du brise-lames est un jeu vidéo unique réalisé par Stéphane Gantelet donnant à voir respirer le Journal du brise-lames, dont l’accès est inclus dans l’achat de ce livre. Matière vivante prise dans un incessant va-et-vient qui évoque autant le rythme des marées que le circuit du sang dans un corps humain, cette œuvre hybride ne cesse de s’incarner et se réincarner sous la forme de ces coulées de mots qui ne coagulent pas dont seule Juliette Mézenc a le secret.
160p, 15€, 9,99€, 5,99€

Une impression de bout du monde entre eau, ciel et terre.Les notes

Des Oloés : Espaces élastiques où lire où écrire,
d'Anne Savelli

 

Dans ce livre, Anne Savelli interroge à la fois ses propres pratiques créatives (comment se consacrer à la littérature quand on est perpétuellement en mouvement ? ) et la possibilité de faire de l'écriture, domaine de la solitude par excellence, un territoire du commun.

Avec la participation de Thierry Beinstingel, Pierre Cohen-Hadria, Virginie Gautier, Maryse Hache, Olivier Hodasava, Christine Jeanney, Pierre Ménard, Juliette Mézenc, Franck Queyraud, Joachim Séné et Lucien Suel.

144p, 14€, 5,99€

Des lieux où s'attacher, se concentrer, se laisser distraire ; s'alléger, se lester, jouer des dimensions.Pierre Ménard

L'intelligence des fleurs, de Maurice Maeterlinck

 

Vous trouverez dans notre catalogue l'incontournable La vie des abeilles, de Maurice Maeterlinck, qui inaugure un cycle important de l'œuvre de l'écrivain belge. Dans ce premier opus, Maeterlinck, décortique notre société via celle des abeilles, de son organisation sociale, et du rapport qu'ont ces insectes avec le monde qui les entoure. Dans ce deuxième opus, nous partons à la découverte de la société des fleurs, et, toujours à travers elle, de la nôtre.

Numérique uniquement, 1,99€

Rendez-vous pris pour la rentrée









Les coulisses de la maison d'édition





Revue de presse

Au canal

Joli livre sur les saccades de la mémoire et les âmes damnées, tout en contrastes, tout en textures de lumières et de matières, d'une belle douceur.L'espadon

Des oloés

Un regard inédit (...) sur tout ce qui nous lie autour des mots écrits, et à écrire.

Eric Schulthess

Fécond et passionnant, chaque page invite à se retrouver, se questionner, à inventer et imaginer des espaces de médiation narrative.

L'espadon

Journal du Brise-lames

L’objet est à la fois une façon d’explorer le texte avec sa souris et une excroissance numérique un rien hypnotique.

Guillaume Lecaplain, Libération

Juliette Mézenc et Stéphane Gantelet sont également à retrouver en invités du "Dansoir" (vidéo).

Va-t-en, va-t-en, c'est mieux pour tout lemonde

Extrait à lire sur remue.net

L'homme heureux

L'homme heureux fait entendre la mélancolie, la colère à peine voilée, de ceux qui voient clair dans l’époque désincarnée.

Thomas Terraqué

Des étés Camembert

L’ai dégusté, ce livre.

Eric Schulthess

Riposte digitale

"Face aux Gafam, formons des maîtres d'armes des réseaux !"

Entretien avec Olivier Le Deuff à retrouver sur Archimag

La ville soûle

Nous aimons arpenter les villes mais parfois nous voudrions les quitter.

Librairie Les Champs magnétiques