Carnet de bord, semaine 36 8 septembre 2019 – Publié dans : Carnet de bord – Mots-clés : , , , , , , ,

publie.net, le feuilleton, à retrouver chaque semaine, par GV.

lundi

Philippe a renvoyé à Joachim sa relecture de L'homme heureux, avec ses retours, c'est donc dès à présent qu'une autre rentrée se prépare, cette fois celle de janvier (bientôt, il y aura aussi une rentrée de novembre et une rentrée d'avril, à ce rythme). Hier, en relisant le carnet de bord de la semaine 35, et en en réécrivant une partie, je me disais ce que je me dis chaque dimanche à la même heure : pourquoi tu ne l'as pas fait vendredi ? Comme toujours suivi de : cette semaine, tu feras en sorte que l'article soit prêt le vendredi soir, comme ça tu n'auras plus qu'à cliquer sur publier dimanche. On y croit tous. Ce que je ne me suis pas dit en revanche, c'est que la maison qui rend fou était comme qui dirait le point de convergence des écritures contemporaines. Ça, je me le dis ce matin, découvrant le tweet d'Anne Savelli, qui a elle aussi renvoyé vers la maison qui rend fou dans son semainier d'hier, publié quasiment au même moment.

La semaine dernière déjà, pour un tout autre sujet je lui écrivais dans un mail les grands esprits, etc. Là, le grand esprit que je suis a fait une connerie de commande d'enveloppes à bulles en changeant de fournisseur pour le format Cabane. Le format est le même à l'extérieur de l'enveloppe, mais la pochette à bulles à l'intérieur elle est plus étroite ici (en soi, c'est assez comique). Résultat : on peut y mettre un livre à petite pagination, type Paysage augmenté, mais pas disons L'épaisseur du trait. Moralité ? L'épaisseur d'un trait, c'est encore trop épais pour certaines enveloppes (et c'est, en soi, une leçon de vie cette histoire).

mardi

Pendant que Roxane, Emanuela et Virginie travaillent à la V2 de Retours, le recueil de Fabrizia Ramondino, et notamment règlent des questions d'approche pour faire tenir certains vers sur une même ligne, ici c'est préparation du service de presse pour Paysage augmenté. Puis allers-retours à la Poste, timbre, enveloppes, impression, livres bien sûr, je veux dire exemplaires, étapes plus ou moins dans le désordre dans le Carnet de bord mais à peu près dans l'ordre dans la vie (encore qu'il a fallu retourner chercher des timbres pour avoir mal lu un poids dans un tableau, mais c'est à peu près tout). Rendez-vous avec Anne non pas dans la maison qui rend fou mais dans un café où nous avons nos habitudes (parce qu'à partir de deux fois, on peut considérer sans doute que ce sont des habitudes) et où, croyez le ou non, il y a présentement une promotion sur le Cacolac. Il fait beau, on est à l'ombre, des gens dansent sur la place entre les skateurs qui skatent, on s'arrête de parler par moments pour laisser se dissoudre dans l'atmosphère de la ville les stridulations des sirènes de police (Paris, quoi). Ici, dans ce qui pourrait être considéré, pourquoi pas après tout, comme un oloé (vous savez, ces espaces élastiques où lire où écrire), nous discutons précisément des oloés (c'est donc une mise en abime de ce que nous faisons ?), quelque chose ne se préparerait-il pas oloément parlant ? Mystère... Mais ce n'est pas tout, notre échange est aussi matière à Marilyner un peu (avais-je vu All about Eve ? mais non !), ou à rizhomer grave, enfin à discourir sur les méthodes d'écriture, de lecture, d'édition, la marmite de la littérature en train de se faire est là entre nous sur cette table et elle mitonne (comprendre donc qu'elle mijote et non qu'elle mythonne, ça ne voudrait plus dire la même chose, encore que). De temps à autre, on jette un ingrédient supplémentaire dans le fétou et là Anne me dit tout le monde se métamorphose en pleins de trucs, il est question du livre qu'elle a co-écrit avec Joachim Séné via l'Air nu et qui s'intitule À travers champs. Lui aussi, il est dans la marmite métaphorique. Lui aussi il en est à être mitonné.

mercredi

Ambiance garantie paraît aujourd'hui, alerte nouveauté alors : article, mailing, pré-commandes déclenchées auprès d'Hachette, etc. Le site bugue en début de journée cela dit alors il faut lorgner du côté d'OVH voir l'avancement du maëlstrom, c'est notre cluster écrit Roxane (un cluster, c'est aussi un amas de galaxies  mais pas dans le cas qui nous occupe). En début d'après-midi retour à la normale. Retour à la Poste, surtout, pour d'autres envois, SP mais pas que. À un moment donné de ma journée, j'envoie à Anne un bout de L'invention de Morel d'Adolfo Bioy Casares qui comporte, tout en ne comportant pas (c'est quantique) des #jambesinterminables :

Faustine se déplaçait avec une lenteur étudiée. A cause de ce corps interminable, de ces jambes trop longues, de cette folle sensualité, je risquais de perdre ma sérénité, l'Univers, mes souvenirs, mon angoisse si pleine de vie, et cette richesse qui m'a été donnée de connaître les habitudes des marées et plus d'une racine inoffensive.

Échanges également avec Vladimir Tybin, en charge à la BNF du dépôt légal du livre numérique et avec qui nous travaillons depuis plusieurs mois ; il me permettra d'avancer dans mon dédale (mental ?) de notices et d'unimarcicité (ça doit pouvoir se dire) et de débloquer des rouages dans la biblio-mécanique de nos notices. À cet effet, je survole l'une d'entre elles et découvre (avec un brin de soulagement tout de même) que je ne suis pas (encore) mort :

Ce Carnet de bord n'est donc pas, pour l'heure, publié d'outre tombe.

jeudi

Cette histoire de métadonnées est pour le moins chronophage mais comme je l'écris dans notre application cabine de téléphone rouge (pour rendre compte de mes avancées à l'équipe mais aussi pour m'aider à me souvenir, du jour sur le lendemain, de ce que je fais ou des solutions que je trouve) : on progresse. Je vais essayer d'être clair là-dessus : l'enjeu, c'est tout simplement de prendre le contrôle de l'édition de nos métadonnées (chacun de nos livres possèdent X métadonnées, de l'ISBN au résumé en passant les mots clés, le nom de l'auteur ou la collection) pour ne plus dépendre d'un flux géré par les réseaux de distributions numériques. De cette façon, nous pourrons directement transmettre nos propres flux, notamment dans l'optique d'intégrer le mieux possible les catalogues des bibliothèques avec qui l'on travaille. Par exemple, l'une des demandes récurrentes des bibliothèques, c'est de pouvoir proposer pour chaque notice correspondant à l'un de nos livres un lien direct vers la page concernée sur notre plateforme d'accès à distance. De cette manière, un lecteur explorant le catalogue de la bibliothèque pourra directement cliquer, depuis le catalogue, pour accéder à la page permettant de télécharger son livre numérique. Et pour ce faire, eh bien, ce lien, il convient de le placer, donc savoir le placer, dans quel champ, et avec quelle dénomination, le tout dans le format qui convient (en un mot comprendre la syntaxe et la logique du fichier). Aujourd'hui, cela signifie créer une notice fake, qui n'est composée que d'identifiants de cellules dans un tableur, lequel sera ensuite exporté en csv, pour comprendre quelle colonne correspond à quel champ (et, derrière, à quelle classification unimarc). Dans la matrice que j'utilise, il y a 62 colonnes, ce qui est juste beaucoup beaucoup trop. L'enjeu ici, c'est non seulement de créer en masse de nouvelles notices pour l'ensemble du catalogue qui viendront remplacer les anciennes mais aussi automatiser un maximum l'export de ces données pour ne pas s'arracher les cheveux à chaque fois qu'on publie un livre et qu'on veut en sortir la notice correspondante.

vendredi

Les exemplaires de Paysage augmenté reçus en début de semaine pour les envois presse vont (aussi) nous servir de deuxième épreuve. Il y a, de toute façon, des micro-choses à rectifier : nous avons oublié de faire figurer un logo dans le livre, et des problèmes d'encrage ou de maculage sont à signaler sur certaines pages, sur certains exemplaires (nous imprimons sur l'ensemble de la page avec des niveaux de gris parfois assez foncés, c'est un peu le revers de la médaille). En revanche, niveau découpe et alignement, tout va bien (ouf donc). Retour sur la V1 du Journal du brise-lames pour Roxane, Juliette et moi : sommaire ou table des matières ? Retraits ou pas retraits ? Retraits moindres ? Semi-retraits ? Quasi-retraits ? D'autres images issues du jeu-vidéo ? Beaucoup de questions, quoi. Et puis, je ne vais pas vous mentir, une partie de la journée sera de nouveau dévolue à avancer sur l'édition de ces notices (j'essaye de rendre ça intéressant à lire, ce n'est pas gagné). Là : réduction de la matrice d'import en csv de 62 à 18 colonnes, c'est une cure express d'amaigrissement du tableau. Pour vérifier si tout va bien (il faut supprimer des colonnes d'un côté et supprimer des blocs en xml de l'autre), je crée une fiche fictive, non plus avec des lettres l'alphabet cette fois mais avec un vrai livre faux. Bon, j'aurais tout aussi pu y intégrer l'un de nos livres vrais, mais où est le fun là-dedans ?

Ça ne voit pas ici, mais ce petit test grandeur nature me permet de voir que l'une des colonnes est mal renseignée, censée inclure précisément le lien depuis la notice vers notre site d'accès à distance. Et hop c'est corrigé. Fifrelin n'a qu'à bien se tenir.