[NOUVEAUTÉ] UNE AUTRE HISTOIRE DU MONDE 23 août 2017 – Publié dans : Notre actualité – Mots-clés : , ,

ArchéoSF est à l'honneur avec un nouveau venu dans la collection (et l'occasion si ce n'est pas déjà chose faite de découvrir son nouveau site) : avec Une autre histoire du monde, ce ne sont pas moins de 2500 ans que Philippe Éthuin a remonté pour dessiner le cours de l'uchronie comme genre ou expérimentation littéraire. De Hérodote au chemin de fer en passant par Tite-Live, le voyage sera mouvementé !

 

Reposant sur une divergence de notre Histoire, l’uchronie nous raconte un autre passé, tel qu’il aurait pu être, tel qu’il n’a pas été. Que se serait-il passé si Alexandre le Grand avait affronté Rome ? Si les habitants d’Amérique avaient traversé l’Atlantique avant les Européens ? Si Louis XVI avait dominé la Révolution française ? Si Napoléon III était mort assassiné en 1858 ? Si l’Allemagne avait attaqué le France en 1905 ? Si le chemin de fer avait été inventé après l’automobile ?

L’uchronie est devenue un genre majeur des littératures de l’imaginaire. Une autre histoire du monde explore les sources du genre uchronique, présentant treize textes couvrant 2500 ans d’uchronies de l’Antiquité jusqu’aux années 1930. Quatre de ces textes sont révélés pour la première fois.

 

L’uchronie est devenue un courant majeur de la science-fiction depuis la fin des années 1980. Dès l’Antiquité, les hommes revisitent leur histoire.

Souvent mentionnés, parfois cités, pour la plupart rarement réédités ou rassemblés en un seul volume, les premiers textes de cette anthologie jalonnent, de l’Antiquité jusqu’à la Première Guerre mondiale, les annales de l’hypothèse historique et de l’uchronie.

Pour les quatre derniers textes, fidèle à sa vocation d’archéologie textuelle, ArchéoSF exhume, dans ce recueil, des textes à tendance uchroniques tombés dans l’oubli et jamais mentionnés dans les ouvrages de référence. (...) Ils sont précieux car jamais repris, jamais cités, jamais mentionnés ; ils étaient jusqu’à maintenant oubliés. Ces uchronies relèvent de différentes approches du genre.

 

La première, intitulée Si Henry Becque avait été un « moins de trente ans » concerne le créateur du « théâtre cruel » Henry Becque (1837-1899). En 1925, Claude Berton se fait le biographe d’un Henry Becque qui aurait pu connaître un autre destin : « Composons une uchronie. Supposons un Becque de moins de trente ans, en 1925. » Nous sommes aux limites de l’uchronie car il s’agit là d’un usage du mot qui ne recoupe pas exactement celui communément admis aujourd’hui : il s’agit d’une forme particulière, celle de l’hypothèse historique anachronique à dimension personnelle.

 

La seconde porte le titre Blücher ?… C’était Grouchy ! (1938) et est signée par Georges Girard (1891-1941), diplômé de l’École nationale des chartes et archiviste au ministère des Affaires étrangères. Il donna des chroniques historiques à plusieurs journaux. Elle témoigne, comme « Avec des si… » de Francis Miomandre, de ces articles sur des textes uchroniques qui proposent d’autres passés plausibles, les journalistes se prêtant au jeu des ouvrages chroniqués. Surtitré « La victoire de Waterloo », l’article pourrait n’être qu’une critique du roman uchroniqueVictoire à Waterloo de Robert Aron mais, à son tour, Georges Girard ne résiste pas à la tentation de poser les bases d’une histoire alternative en discutant des conséquences d’une victoire de Napoléon dans la « morne plaine » wallonne.

 

La troisième texte semble être le seul fragment publié d’un de ces multiples livres fantômes annoncés mais jamais parus. En 1933, quelques articles et entrefilets annoncent dans la presse qu’Henri de Noussanne achève la rédaction de l’ouvrage Histoire de mes Rêves – livre dont nous n’avons trouvé aucune trace – devant rassembler des textes aux thèmes alléchants : Comment la Saint-Barthélemy n’eut pas lieu ; Pourquoi Port-Royal fut épargné ; Quelles raisons empêchèrent la Révocation de l’Édit de Nantes, Napoléon ne meurt pas à Sainte-Hélène, le matin du 2 décembre 1851 ; Victor Hugo et Louis-Napoléon Bonaparte sont les meilleurs amis du monde. Seule l’uchronie « Si Louis XVI avait dominé la Révolution » a été publiée en revue. Elle prend la forme théâtrale et met en scène un Louis XVI ferme et volontaire.

Enfin Jacques Pascal propose une uchronie sur le thème du transport. La forme choisie est rare : il ne s’agit pas simplement de récrire l’histoire mais aussi de se projeter dans le futur. À la jonction de l’uchronie et de l’anticipation « Si le chemin de fer… » (1934) a comme point de divergence non pas un « grand homme » ou une bataille mais un élément technique : le chemin de fer n’a pas été inventé et c’est, dans le présent du narrateur, l’automobile qui triomphe par défaut de concurrent jusqu’à ce que, dans l’avenir, le train soit importé d’Amérique et supplante la voiture. Comme dans un certain nombre d’uchronies, Jacques Laurent conjecture que les protagonistes imaginent eux-même une trame alternative qui correspond à notre propre ligne temporelle. Du fait d’un passé qui n’a pas eu lieu, une histoire alternée, un avenir se construit, autre.

Si le cours de l’Histoire avait été différent, un autre monde, des autres mondes, aurai(en)t été possible(s). Ce sont ces mondes tels qu’il n’ont pas été, tels qu’ils auraient pu être que l’anthologie que vous tenez entre les mains vous invite à découvrir.

 

Ce volume contient :

Hérodote, Polymnie

Tite-Live, Digression sur Alexandre de Macédoine

Alain-René Lesage, Les Aventures de monsieur Robert Chevalier dit de Beauchêne

Delisle de Sales, Premier tableau d’une révolution qui n’aurait eu que la raison pour agent et pour modèle

Edmond Texier, Les Femmes et la fin du Monde

Henri Mazel, Un peu d’uchronie

Capitaine Danrit, Si nous avions eu la guerre

Joseph Edgar Chamberlin, Si la bombe d’Orsini n’avait pas manqué Napoléon III

Émile Faguet, Sur Mirabeau

Claude Berton, Si Henry Becque avait été un « moins de trente ans »

Georges Girard, Blücher ?…C’était Grouchy ! 

Henri de Noussanne, Si Louis XVI avait dominé la Révolution

Jacques Pascal, Si le chemin de fer…

168 pages
ISBN papier 978-2-37177-513-8
ISBN numérique 978-2-37177-177-2
16€ / 5,99€

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