Désormais disponibles en papier + epub : Bossa & Un hymne à la paix (16 fois) 2 décembre 2015 – Publié dans : Notre actualité – Mots-clés : , , ,

Respectivement disponibles, jusqu'à présent, en version numérique ou dans l'ancienne collection "Bref" papier, Bossa d'Emmanuel Tugny et Bernadette Février et Un hymne à la paix (16 fois) de Laurent Grisel paraissent dans notre (beau) format papier actuel. Deux livres forts, très différents l'un de l'autre, deux poésies de la violence et de l'altérité, deux ailleurs secoués.

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Bossa, d'Emmanuel Tugny et Bernadette Février

Bossa, initialement paru en numérique en 2011, fait partie de ces premiers textes Publie.net à se situer aux convergences de plusieurs domaines artistiques, ici l'écriture et la peinture. De cette rencontre naît une épopée mystique, un poème foisonnant pris des convulsions de la langue, une langue de l'hier et de l'aujourd'hui, du médiéval et du très contemporain (comme en son temps le grand écart tenté par Bastard Battle de Céline Minard, paru en 2008), une langue chaude et froide, sale et propre à la fois, entre Michaux et Guyotat. Grande fierté, après avoir fait paraître ce texte en numérique, de le publier en papier pour la première fois aujourd'hui. Pour l'occasion, la version numérique a également été mise à jour.

Au terme d'un séjour de quelque dix ans au Brésil, Emmanuel Tugny nous livre Bossa, issu de la haute tradition du poème épique. Le texte est le récit imaginaire, presque mythologique, de l'aventure maritime d'une jeune captive. S'y mêlent le Brésil colonial et la méditerranée biblique et humaniste. Bossa terrasse  avec une radicalité sensuelle  les codes de la littéralité au profit d'une danse, d'une transe du monde, des corps et de la voix.

À cette danse s’adjoint la peintre Bernadette Février: une fresque qui en accompagne l’érotisme, en souligne les ruptures, les densités. La fresque surgit sous le texte, peut s’y mêler pleine page, et devient à son tour la carte qui nous y emmène.

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Un hymne à la paix (16 fois), de Laurent Grisel

Travail de poésie éminemment que ce livre, écrivait  Florence Trocmé pour le site Poezibao, lors de la parution initiale du texte en numérique en septembre 2010, par la construction, par la tentative de transplanter le cliché et de trouver le moyen d’en réactiver la puissance latente, par le travail sur les mots, les reprises, le rythme, la condensation extrême, sans rien de superflu, sans rien de gratuit ni de complaisant. Travail de poésie aussi en ce sens que ce livre est de ceux dont on pourrait dire qu’il est de longue traîne. Il revient à la conscience, souvent de manière inattendue, mais en réalité chacune des fois, innombrables en une seule journée d’aujourd’hui, où les questions de la guerre, de la violence, de l’agression sur autrui s’imposent.

Conflit d’un monde soumis toujours à ses plus vieux démons, et de l’aspiration qui nous fonde comme communauté, et de plus en plus sous le risque, le danger, l’urgence. Ce qui nous fonde comme communauté, malgré la guerre et les démons : le langage, la parole, et comment ils se retournent sur les premiers, en nous énonçant comme communauté. Depuis bien des siècles se structure ici l’éthique. On peut l’énoncer conceptuellement, c’est la philosophie, on peut se contenter de l’ouvrir en tant que tâche et dépli du langage, c’est la poésie. Il se trouve que la seconde tâche, si elle perdure, c’est que le concept à un moment cède devant le langage, et ce qu’il ouvre, la nuit qu’il porte, ou la mise en chemin. Cette intersection avec l’abstrait, et avec l’agir, ce en quoi le monde est régi par le langage – mais le langage à la fois réifié et en permanentes secousses sismiques que sont, notamment, la morale et la justice – a toujours eu son équivalent de sources dans la littérature.

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